L'histoire :
Les choses en face : Jeromeuh est face à un psychologue qui lui présente un test de Rorshah, représentant manifestement une tête de mort. Pourtant la réponse tombe : « des bébés lapins qui se font des bisous ? »
Dans Bingo qu'il dédie à toutes celles qui un jour lui on dit « les mecs homos, il sont plus raffinés que les hétéros », on croise Patrick : « Salut moi c'est Patrick, c'est ma fête ! On baise ? »
Dans Femme à barbe, invité à une soirée pyjama à l'occasion d'un enterrement de vie de jeune fille, il fait le deuil de son honneur de mâle.
Barbie world : Jeromeuh est allongé dans l'herbe avec une amie, une vraie Barbie girl. Il l'écoute se plaindre de ne pas être prise au sérieux à cause de son physique de blonde à forte poitrine et de ne rencontrer, de ce fait, que des queutards frimeurs. Ça lui fait réaliser à quel point elle est très très blonde et a une très très forte poitrine !
Quand il a dans son portefeuilles le numéro d'un ex qui devait être contacté en cas d'urgence au temps où ils étaient proches… et qu'il y a urgence… alors il regrette amèrement de ne pas trier ses affaires plus souvent.
Une demande en mariage via facebook ? Pourquoi pas, mais le résultat est couru d'avance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jéromeuh est gay, certes. Mais avant ça, il est même un mec. Il partage à travers ce recueil de saynètes, les caractéristiques de cette libido avec humour et autodérision. Des tranches de vie, réelles et simples, presque jubilatoires par moment. C'est bizarre, parce que l'ouvrage, anodin au premier abord, s'avère subtil et viril, une association pas si courante quand on y pense. Par une maîtrise incontestable de l'espace et à la manière d'un spartiate doué d'émotion, il joue parfois sans décor, parfois avec, puis deux plans par planche, ou trois, voire quatre… ou trois plus un. Beaucoup de rythme visuel, donc. Les scènes sont fraîches et sans prise de tête. Le trait expressif, le propos sans tabou, une pincée de provocation comme dans Le coût du lapin entre autre, et pourtant aucune prétention. Variées dans les thèmes et techniquement bien jouées sur de petits riens, les scènes se « digèrent » dans le sens souhaité par l'auteur, parfois en passant par le gris puis le blanc ou le noir des bulles… très fort ! Merci bien de cette récréation, qui ne sera certes pas au panthéon des chefs-d'œuvre de la BD, mais qui mérite sans doute de rester parmi les classiques, au rayon de ceux qui connaissent leur métier.
