parution 06 mars 2013  éditeur Drugstore  Public adulte  Mots clés Erotique

Dodo, chronique d'une maison close

(intégrale)

Julie rentre dans une maison close parisienne pendant la seconde guerre mondiale et découvre les ficelles du métier. Francis Leroi rouvre les portes des maisons closes pour le plaisir des yeux… et du reste !


Dodo, chronique d'une maison close, bd chez Drugstore de Leroi, Filippucci, Lévis, Romanini
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Drugstore édition 2013

L'histoire :

Septembre 1942, en Normandie. Suzon et sa fille Julie se rendent à la capitale pour un nouveau métier des plus particuliers. Emmenées par le beau Léon, elles sont conduites dans une maison de « tolérance », une maison close recommandée et prisée par le tout Paris… et même par les occupants allemands. Suzon est une fille de joie, tandis que Julie est employée comme servante. Elle doit guider les clients vers les femmes et nettoyer les chambres une fois l’acte accompli. Madame Betty est une vieille dame qui dirige de main de fer l’établissement. Tous les services sont possibles pour satisfaire la clientèle exigeante : Carmen donne dans la punition, Lola est une belle femme distinguée, Edith est plantureuse, Lisette est une coquine, Mireille une charmeuse… Julie rêve de devenir une des filles de joie et brûle de se lancer… mais elle n’a pas encore l’âge requis. De plus, Léon a un autre plan : réserver sa virginité à un colonel allemand à prix d’or.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Drugstore réédite les histoires de Dodo dans une intégrale qui regroupe les deux tomes de la série initialement parus dans les années 80. A travers la figure de l’ingénue (un classique dans ce genre d’histoire), on découvre le monde particulier des maisons closes. Tous les ingrédients typiques y sont représentés, à commencer par la vieille gérante acariâtre et en même temps profondément (s’il vous plaît !) humaine : Madame Betty est l’ancêtre de la célèbre madame Claude. Mais aussi les défilés des femmes qui permettent de faire son choix, les prix et les pourboires, les gâteries et autres options alléchantes… Francis Leroi, célèbre cinéaste de films érotiques français, est un expert en la matière (pour l’écriture du moins !) et sait parfaitement faire vivre tout ce petit monde. La maison close du 27 est une vraie fourmilière de femmes… ouvertes ! Le début est original dans la présentation de ce microcosme si spécial : à travers les yeux innocents (mais pas pour longtemps) de Julie, on découvre tous les secrets d’un tel établissement… et surtout les plus inavouables. Toutes les pratiques osées sont représentées : sadomasochisme, déguisements, positions classiques, homosexualité, parties à plusieurs, scénarios de films… Julie découvre les goûts particuliers des clients et comprend qu’on peut satisfaire le client à peu de frais, parfois en faisant une pierre deux coups (à ce titre, devinez ce que peut être un « soupeur » !). Malheureusement, elle découvre également qu’il faut satisfaire les désirs de tous les hommes : pervers comme nazis, vieux comme beaux garçons. Léon est le mac moderne, fumiste et corrompu, qui n’hésite pas à vendre des filles aux Allemands pour ensuite retourner sa veste et commercer avec De Gaulle en personne, afin de sauver sa réputation. De façon habile, Leroi fait un portrait juste d’une époque révolue. La maison close de l’album va d’ailleurs connaître sa fin et devra vraiment fermer. Pour le reste, c’est largement romancé. A l’image de Julie, les filles sont vraiment en joie à l’idée de faire plaisir aux autres. Tout semble rose et idyllique, les clients agréables et la pratique des plus savoureuse. Le dessin est à l’image de cette vision fleurie de la prostitution où l’homme cueille avec délicatesse la fleur cachée de la femme. Les dessins érotiques et parfois osés restent toujours élégants et charmants, fiers représentants de la mondanité parisienne de l’époque. Un joli ouvrage mi-historique mi-coquin, qui véhicule le message qu’il vaut mieux être bien au chaud que sur un trottoir…

voir la fiche officielle ISBN 9782723494236