L'histoire :
Après les guerres judeo-romaines entre l'an 66 et l'an 135, Rome s'empare de Jérusalem. Le territoire juif devient une province romaine. Les habitants sont réprimés ou tués... donc beaucoup choisissent l'exil, contribuant à la dispersion des juifs en Europe, appelée « diaspora ». Dans les sociétés féodales, l'hostilité est forte envers les juifs. Non seulement ils sont accusés d'être un peuple déicide (ils ont crucifié le Christ !), mais en outre, étant donné que l'usure (la possibilité de prêter de l'argent contre des remboursements avec un taux d'intérêt) est interdite aux chrétiens, on reproche aux juifs de s'enrichir sur le dos des chrétiens. La plupart des royautés prennent des mesures antisémites. Les juifs sont ainsi expulsés d'Angleterre en 1290 ; d'Espagne en 1492. Ils subissent des pogroms en Russie jusqu'à la fin du XIXe siècle. Il n'y a qu'en France que les juifs sont relativement protégés. Pour autant, un tournant se produit en 1874 avec l'affaire Dreyfus, qui radicalise fortement les postures, entre dreyfusards et antidreyfusards. Par contraste, cette affaire permet aussi l'émergence et la structure de la ligue des Droits de l'homme. Et un journaliste austro-hongrois appelé Theodor Herzl émet l'idée de créer un état juifs en Palestine, la terre historique des juifs...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le conflit israelo-palestinien est quasiment aussi vieux que la civilisation humaine. Il parait se tendre toujours un peu plus au fil du temps ; et plus le temps passe, et pire c'est, comme le prouvent les conséquences atroces et paroxystiques des attentats du 7 octobre 2023. Mais qui est coupable, pourquoi autant de haine, à quand remonte le premier casus belli ? Personne d'impartial n'y comprend rien. C'est la raison pour laquelle l'universitaire Pascal Boniface – qui nous éclaire si souvent en géopolitique sur les plateaux télé – ouvre un volet particulier de son encyclopédie en BD Géostratégix, avec l'objectif de donner un maximum de clés au profane. En préface, il promet de se baser sur des faits et de respecter une approche toujours objective. Nonobstant, cette petite région du monde proche-oriental permet de couvrir 115 pages bien denses, selon la même méthode que les précédents opus de la série. A savoir : Boniface énonce un fait et le dessinateur Tommy l'illustre à l'aide d'un trait simple, en jouant la carte de la causticité maximale dans les répliques des protagonistes, le tout étant inscrit dans une bichromie de teintes orangées. On note heureusement la retenue évidente des petites vannes lorsqu'il s'agit de montrer concrètement les fours crématoires et la shoah. L'explication didactique s'articule en 5 chapitres plutôt chronologiques : La création de l'Etat d'Israël ; Le conflit israelo-palestinien durant la guerre froide ; L'après-guerre froide : les espoirs de paix ; Le retour de la guerre ; Le 7 octobre et après ? Au final, cet ouvrage didactique rentre vraiment dans des détails, aux très nombreux rebondissements, qui risquent de perdre le lecteur de bonne volonté... d'autant que si la causticité des dessins permet d'alléger le terrible propos, il en brouille aussi légèrement l'objectivité.
