L'histoire :
Un jour, un drôle de cavalier entièrement constitué de légumes entre au cœur de la forêt de Brocéliande. En voyant le panneau d’un certain Bizu, qui propose à tout étranger de s’arrêter pour boire un verre avec lui, le cavalier décide de le prendre au mot en faisant une halte. Entendant ce visiteur le héler depuis l’extérieur, Bizu jette un œil par la fenêtre avec son ami champignon Mukès. D’abord surpris par l’apparence du convive, Bizu se rappelle l’avoir déjà vu quelque part. Il fonce vers sa bibliothèque et sort un livre dans lequel il découvre que son invité n’est autre que le chevalier Potage. Le jeune garçon file l’accueillir et commence à se présenter. Mais son ami Schnockbul arrive en jouant le Tarzan ! Soudain sa liane se casse et il finit sa course sur le cavalier Potage, qui tombe au sol en pièces détachées ! Bizu, Mukès et Schnockbul emmènent alors tous les légumes dans leur habitation afin de reconstituer le malheureux cavalier. Hélas, même reconstitué, il reste inanimé. Bizu remet le nez dans son bouquin et il apprend que les morceaux doivent être recollés avec de la sève de Fénécotoa. Or, le seul endroit où en trouver, est le Gris pays. Avec l’aide de la monture du chevalier Potage, Bizu et ses amis partent donc en direction de cet endroit inhospitalier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième tome est le dernier volume de l’intégrale consacrée au héros celtique imaginé dans les années 80 par Jean-Claude Fournier. L'album reprend les aventures parus de 1989 à 1994 et débute, comme toujours, par un dossier bien complet (réalisé par Martin Zeller) dévoilant les coulisses de la réalisation des albums. La première partie du dossier relate le retour de Fournier dans le journal Spirou et chez Dupuis, après ses mésaventures lorsqu’il était l’auteur de Spirou et Fantasio, qui s'est achevé par un claquage de porte. Rappelé par le responsable éditorial de l’époque, Philippe Vandooren, Fournier retrouve enfin la place qu’il méritait. Il proposera alors quatre nouvelles aventures de Bizu, avant de passer à autre chose, suite aux mauvaises ventes d’albums. La seconde partie du dossier s’attarde sur les origines bretonnes de Fournier et nous explique comment l’auteur a pris les jeunes auteurs bretons débutant sous son aile. Ou encore comment il fut impliqué dans la création du festival Quai des bulles de Saint-Malo. Ensuite, on lit avec plaisir les quatre aventures de Bizu qui sont toujours aussi poétiques, mais qui, contrairement aux précédents, donnent un léger sentiment de répétition. En effet, il se passe toujours un événement dans la vie de Bizu, sous le regard attentif des Bilzigs, des êtres magiques, qui sont les seuls à pouvoir l’aider, mais restent inactifs et invisibles tant que le héros ne prononce pas la formule magique leur permettant d’agir dans notre monde. Ça reste drôle et amusant, mais prévisible dès la seconde aventure. L'intégrale est cependant louable, il serait dommage de passer à côté de cet ultime tome d’une œuvre patrimoniale du 9ème art.
