L'histoire :
De nos jours, à Vaillancourt, Nadia se réveille en sursaut. Elle vient de faire un cauchemar surréaliste mêlant des tés d’architecte, une jument pendue, des corps qui s’extirpent de la terre, un pape avec un fusil entre les mains et une cantatrice. Elle est persuadée que ce songe à un rapport avec son père qu’elle n’a jamais connu. Lors d’un dîner chez sa tante, elle apprend que son oncle et sa tante l’ont élevée pendant les cinq premières années de sa vie. Elle décide d’en savoir plus, mais sa mère esquive la discussion. Furieuse, elle prend sa moto et file chez sa meilleure amie, Léa. Elle lui raconte son cauchemar, ses crises d’angoisse et les révélations de sa tante. Léa, fine psychologue, la pousse à demander à sa mère de faire la lumière sur ces évènements. Au détour de la conversation, Léa confie à Nadia qu’elle est enceinte de Bernie, son petit ami, qui passe son temps à glander et à trafiquer. Ses parents ne sont pas au courant. Elle ne sait pas quoi faire : avorter ou garder l’enfant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien installé dans le catalogue Dupuis, la série-concept Secrets propose des « récits d’aujourd‘hui ou drames de jadis cachant des secrets honteux ou inavouables ». Cette série alterne l’excellent (Samsara, L’Angélus, Le serpent sous la glace) et le convenu (L’écharde, La corde). Ici, force est de constater que l’on se situe plutôt dans la deuxième catégorie. En effet, l’intrigue concoctée par Frank Giroud et Florent Germaine peine à décoller. On a du mal à voir où les auteurs veulent en venir. On distingue difficilement quel peut être le rapprochement entre ce que vit Nadia dans sa quête du père, et la problématique de future mère de Léa. Graphiquement, Magda fait le job avec son trait réaliste et son encrage subtil. Elle montre tout son talent dans les scènes de dialogues entre protagonistes, les séquences équestres (qui, pour bon nombre de dessinateurs, sont très difficiles à réaliser). Elle n’a pas son pareil pour dessiner les visages et leurs différentes expressions. En revanche, on peut remarquer incohérences graphiques dans les proportions, notamment lors des scènes en mouvements. Au final, il en ressort un album mi-figue, mi-raisin. Peut-être faudra-t-il les deux prochains tomes pour y voir plus clair ?