L'histoire :
Au sein de la brigade de police, le lieutenant Chevalier et Greg le chien sont inséparables pour… faire des bêtises et ne pas obéir comme il faut aux ordres de leur chef. Pourtant, leur complémentarité inquiète le malfaisant chat Monpetit, qui cherche toujours un moyen de rester l’ennemi public numéro 1. Car le lieutenant est coriace, mais il n’a pas de cerveau ; tandis que le chien est intelligent, mais il pâtit d’un corps inadapté. Aussi, le chat leur tend-il un piège, pour les supprimer tous les deux d’un coup, avec une bombe. Alertés en premier sur les lieux, le lieutenant Chevalier et Greg le chien décident de la désamorcer… évidemment en coupant le mauvais fil – le rouge à la place du vert ! Ils sont gravement blessés dans l’explosion et se retrouvent à l’hôpital avec de mauvaises nouvelles de la part des médecins : ils vont mourir. Une infirmière a alors une super idée : greffer la tête de Greg (une partie qui n’est pas touchée) sur le corps du lieutenant chevalier (une partie qui est indemne). Ainsi les médecins créent « Dogman », un super policier très intelligent, à tête de chien. Ce dernier fait rapidement la Une des journaux, en raison de ses supers compétences. Pas de bol pour Monpetit : en voulant supprimer deux ennemis, il en a créé un unique bien plus puissant ! Alors le malveillant chat met au point une nouvelle invention de son cru : un aspirateur géant capable d’aspirer Dogman. Car c’est bien connu : les chiens ont peur des aspirateurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La biographie du newyorkais Dav Pilkey raconte que lorsqu’il était petit, on lui a diagnostiqué un trouble du déficit de l’attention et une dyslexie. Bref, tout ce qu’il faut pour louper sa scolarité et devenir un petit démon auprès de ses autres camarades (et de leurs parents). Ce diagnostic est assurément à l’origine de la création de Dogman, une BD comme les enfants qui adorent faire des BD en font par kilotonnes ! C’est dessiné avec la même touche d’amateurisme – quoiqu’un style ici fort bien organisé – et les aventures de ce policier auquel on a greffé une tête de chien, très premier degré, sont réellement à prendre au premier degré. Même les bordures de cases sont tracées à main levée, en prenant soin de ne pas être trop droites. Les plans machiavéliques, rocambolesques et mégalomanes des ennemis s’élaborent alors très facilement en une réplique ; et l’intervention de Dogman est tout aussi efficace et radicale, en quelques cases qui font pif paf boum. La vocation absolue est le divertissement avec un grand D… et il ne faut effectivement pas attendre de Dogman d’autre leçon, morale ou originalité que la bienveillance de ce policier surréel. Pilkey pousse le cabotinage jusqu’à proposer par endroits des planches animées ! En plaçant ses doigts aux endroits indiqués et en « flippant » les pages, Dogman bouge ! Ce délire régressif s’avère authentiquement un excellent moyen de faire lire les enfants qui n’aiment pas lire… et reposera totalement les cerveaux des adultes fatigués. Sans autre prétention.
