L'histoire :
Comme il le fait régulièrement, Largo Winch s’est mis quelques semaines « au vert » sur son île privée de l’Adriatique. Il revient d’une partie de pêche le long des falaises extérieures, lorsqu’il aperçoit un yacht qui stationne en dérivant devant l’entrée du tunnel menant au lagon intérieur. Il plonge et monte à bord. Il trouve un homme noir fraîchement mort, d’une balle en plein milieu du front. Qui donc a pu l’assassiner en cet endroit retiré ? Et pourquoi ? Dans sa poche, sa carte d’identité révèle qu’il s’appelle Obi Martins, et qu’il vit à Austin, au Texas. Largo explore le reste du yacht. En bas du premier escalier, il ouvre la porte du cabinet de toilette. Une fillette se cache dans la douche. Elle se faufile très vite en haut de l’escalier en appelant « Papa »… et trouve son père mort. Elle est terriblement éplorée. Largo décide de prendre les affaires en mains. Avec la fillette, qui se prénomme Hope, ils enterrent Obi Martins dans le cimetière de l’ancien monastère. Le défunt s’avère être l’associé majoritaire d’une entreprise de drones humanitaires possédée aussi par la Winch Corp. Puis Largo appelle sa pilote Silky pour qu’elle le conduise à Lagos, au Nigeria, où Obi Martins avait rendez-vous avec Cathy, de la Winch fondation…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est reparti pour un 13e diptyque du milliardaire aventurier et philanthrope de la BD. Et avec ce nouveau cycle, c’est un nouveau scénariste qui s’engage au côté du dessinateur Philippe Francq. Jusqu’à présent, Jérémie Guez scénarisait des films (Yves Saint Laurent, Lukas, Boîte noire) ou des séries TV (Une affaire française, BRI). On sent cette patte venue des écrans dans sa narration, qui ne se prive pas pour encastrer des voix off dissociées du visuel. Cette façon ne nuit pas à la compréhension, mais imprime un vrai changement de ton à la série. Dans cette mise en bouche, Largo, lui-même orphelin, se la joue protecteur d’une gamine qui devient orpheline quasiment sous ses yeux. Ses investigations autour d’une usine de drones humanitaires l’emmènent dans des coins du monde où il n’était pas encore allé : la mégapole en pleine modernisation de Lagos (Nigeria) et son « computer village » d’Ikeja ; mais aussi Bangalore et Benares (en Inde), en pleine fête du printemps – lors de laquelle on s’éclabousse de pigments multicolores. On ne pige pas encore trop les tenants et les aboutissants de cette affaire d’assassinat sur fond de fourniture de drones, mais le prochain opus nous éclairera sans aucun doute. En attendant, c’est toujours un ravissement de découvrir les cases larges et détaillées dans leur style réaliste de Francq.