L'histoire :
Alors qu’elle refait la décoration de sa chambre, Ariane explique à son petit frère Nino que les lieux de vie changent avec eux. Comme le musée du Louvre, par exemple, qui, avant d’être un musée était un château édifié par Louis-Philippe à la fin du XIIème siècle, à l’extrémité Ouest de la ville. A l’époque, cette zone était fréquentée par des loups… ce qui a peut-être donné son nom à cette forteresse. Bref, à l’époque, l’idée était surtout de se protéger de l'ennemi anglais. L’apparence du château était alors médiévale, avec des créneaux en haut des murs et un donjon. Il servait aussi de prison, comme pour le duc de Flandres enfermé là pendant 13 ans en 1214, après la bataille de Bouvines. Au XIVème siècle, lors de la guerre de 100 ans, Paris a tellement grandi que le Louvre est dans la ville. Charles V s’y installe, agrandit et embellit le monument, il y installe aussi une grande bibliothèque. En 1420, Paris est envahi par les anglais qui s’emparent du Louvres. Les rois de France vont alors s’installent dans des châteaux près de la Loire, plus sûrs. Une fois la France libérée, la Renaissance arrive et le Louvre subit encore de grosses transformations. L’architecte Pierre Lescot lui donne l’apparence qu’on lui connait encore aujourd’hui, avec une façade ornementée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme d’habitude pour un prétexte, l’érudite Ariane (alias le scénariste Fabrice Erre) se lance dans une grande explication didactique au sujet du Musée du Louvre à l’intention de son petit frère Nino. Elle brosse de sa construction médiévale à son apparence Renaissance, avec de nombreuses modifications architecturales pour coller aux styles des époques, de sa courte vocation monarchique à son actuel rôle de stockage pour les œuvres d’art acquises par les rois de France au fil du temps. Le palais du Louvre sert en effet de lieu artistique vivant depuis le XVIème siècle. Les artistes, de diverses obédiences, y logent et y travaillent, ce qui a naturellement fait évoluer cette résidence royale en musée. Ce sera sa nature définitive dès la moitié du XVIIIème siècle. Mais sa richesse sera surtout due aux conquêtes napoléoniennes : alors qu’il n’est encore que Bonaparte, celui qui deviendra Napoléon 1er rapporte un cortège d’œuvres saisies en Italie en juillet 1798 et organise une grande cérémonie qui intronise un musée universel sur tout ce que l’humanité a produit en matière d’art. C’est aussi l’époque de l’égyptologie, de Champollion conservateur, de la direction de Dominique Vivant Denon, et de la définition de la muséologie dans les capitales européennes. Aujourd’hui, le Louvre accueille 10,2 millions visiteurs par an (record en 2018). Il a fait des petits, à Lens ou à Abu Dhabi. Il est devenu un symbole politique fort. Sylvain Savoia dessine tout cela à l’aide de sa griffe synthétique documentée et très accessible ; et l’habituel cahier pédagogique de 10 pages conclut le petit ouvrage de cette collection très utile.
