L'histoire :
Le chat : Comment la tavernière Anne a-t-elle adopté le chat Emile, gringalet, gourmand et piètre chasseur de petits oiseaux…
Le livre : Le premier lundi du mois, à la première heure, le bouffon Thibaud toque à la porte de maître Barnabé, maestro et écrivain. Car c’est à ce strict rythme que l’artiste délivre chaque opus de sa série d’illustrés, dont tous les membres de la famille royale sont gagas. Or Thibaud se permet de se cacher dans un coin pour le lire avant tout le monde, ce qui met le roi – qui trépigne de l’avoir en priorité – dans une rage folle…
La fresque : Anne paye maître Barnabé pour qu’il peigne une fresque géante représentant la mer, sur le mur attenant à sa taverne. Ce dernier accomplit cette mission avec un zèle tout particulier…
L’empoté : Le retour d’un ancien amour de jeunesse plonge maître Barnabé dans de douloureux souvenirs. Jadis, en effet, sa timidité maladive lui avait valu le surnom d’« Empoté »…
La statue : Anne tient sa promesse de poser pour maître Barnabé. Mais Barnabé veut une sculpture d’elle nue, pour la mettre au château du roi. Etant donné que cette œuvre a toutes les chances de super-énerver la reine, Anne accepte…
La course : En hiver, les deux princes jumeaux font des courses de luge contre les villageois. Evidemment, en glissant sur un bouclier en métal, ça va plus vite que tout le reste. En minaudant, Anne obtient de François le forgeron – amoureux d’elle – qu’il confectionne une vraie luge de compétition pour que les enfants fassent la nique aux jumeaux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme pour le tome 4, ce 6ème opus du Royaume recueille 6 courts récits qui peuvent se lire indépendamment… bien que les quatre historiettes centrales s’attachent à nous présenter un nouveau personnage, selon un fil rouge enchaîné. En effet, dans la lignée de tous les autres protagonistes avant lui, Maître Barnabé, artiste bougon et contrarié, montre une personnalité riche et attachante. Natif du royaume, il nourrit des espoirs (la reconnaissance de son talent et l’amour), souffre de contrariétés (la reconnaissance de son talent et l’amour) et acquiert pleinement sa place, en un album, au sein de la troupe de personnages. De fait, le roi et la reine sont moins présents ; la princesse Cécile totalement absente. Qu’importe, nous accueillons ce nouveau-venu les bras d’autant plus ouverts, que les scénarios imaginés par Benoît Feroumont ont une double-lecture intéressante et sont savoureusement dialogués. Pour les plus matures des lecteurs (les adultes rompus au 9ème art, quoi), le positionnement de cet artiste permet à Feroumont de faire des parallèles avec la condition d’auteur, en général (l’art souhaité n’est pas le plus populaire ; le travail de commande ; la muse ; l’embarras du modèle nu). Et cela n’empêchera pas les plus jeunes d’avoir une lecture plus simple et pas moins bidonnante (les gros mots des oiseaux, les tronches expressives, les situations tordantes…). Bref, on est et on reste super-fans, longue vie au Royaume !
