parution 18 novembre 2022  éditeur Dupuis  Public ado / adulte  Mots clés Autour du 9ème art

Les Fleurs du mal

Recueil de poèmes de Baudelaire

Les Fleurs du Mal est l’une des œuvres poétiques les plus fortes de la poésie. Bernard Yslaire s’attaque à ce monument avec courage, délivrant des illustrations envoûtantes et fascinantes.


Les Fleurs du mal : Recueil de poèmes de Baudelaire (0), bd chez Dupuis de Baudelaire, Yslaire
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  • Scénario Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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©Dupuis édition 2022

L'histoire :

Les poésies de Charles Baudelaire ont connu de nombreux déboires. A l’instar de leur écrivain à l’existence tourmentée, elles sont souffert d’une sorte de malédiction. En 1857, paraît la première édition des Fleurs du Mal. Cent pièces : un chiffre puissant et quasi mystique. Pourtant, la censure veille et frappe fort : l’éditeur et Baudelaire sont condamnés à une amende et à six mois de prison avec sursis pour « outrage à la morale publique et offense à la morale religieuse ». En 1861, une deuxième édition paraît, qui supprime six poésies et rajoute trente deux autres poèmes ! C’est l’édition la plus connue à ce jour. Yslaire choisit d’illustrer l’édition originelle de 1857.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Après avoir touché du doigt la vie du célèbre Charles Baudelaire, Bernard Yslaire plonge plus avant dans l’audace et sort ce livre magnifique qui reprend les poèmes bien connus du maître. L’ouvrage est sublime, à la couverture brochée sobre mais luxueuse où les lettres de couleur dorée ressortent majestueusement sur la couleur marron foncée. Le papier rend aussi hommage à une œuvre intemporelle. De nombreux poèmes sont illustrés soit par une grande planche, parfois une double page ou de temps en temps de mini dessins ou crayonnés. Yslaire explique en fin de volume, dans une longue postface, le choix périlleux d’illustrer celui qui restera sûrement le plus grand poète de notre pays. Périlleux, en effet, car comment ne pas répéter platement ou trahir le style enflammé et sombre de Baudelaire ? Comment représenter visuellement son imaginaire si riche à la fois grotesque, monstrueux et céleste ? On peut en effet parfois tiquer sur certains dessins sûrement trop abrupts ou trop réels par rapport à la vision évanescente de la poésie. Mais l’art appelle l’art et y répond de façon sûre et belle, quand le beau est présent. Et c’est le cas bien entendu avec le seul héritier du romantisme noir du XIXème siècle en bande dessinée. Difficile de reconnaître parfois le style d’Yslaire tant son dessin a évolué et mûri depuis Sambre. A peine peut on identifier les yeux en amande. Pour le reste, c’est une invitation au voyage faite de sensations étranges et mêlées, chères au poème Correspondances. On admirera les nombreux portraits envoûtants et ténébreux de la Muse Jeanne Duval, le sexe cru et organique, l’ombre du spleen qui plane sur la feuille de dessin ou les seins triomphants de femmes aux allures de chimères. Yslaire s’amuse même à pasticher des peintures ou dessins des maîtres du XIXème siècle avec notamment cette impressionnante reprise d’une gravure de Gustave Doré dans la Divine Comédie. Baudelaire est également souvent représenté dans des portraits touchants où l’on sent toute la fascination et l’admiration qu’éprouve l’artiste. Alors oui, cette édition pourra faire débat, mais comme le dit si bien Baudelaire : « Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe, Ô Beauté ! Monstre énorme, effrayant, ingénu ! Si ton œil, ton sourire, ton pied, m'ouvrent la porte, D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ! »

voir la fiche officielle ISBN 9791034767878