L'histoire :
Depuis le décès de sa sœur jumelle Lison dans un accident de voiture, Colette essaye d'être la fille parfaite qui plaira à sa mère. Face à une maman surprotectrice, celle qui aimait rester dans l'ombre de sa sœur, fait de la danse pour lui faire plaisir et n'oublie jamais de l'informer de chaque événement afin qu'elle ne s'inquiète pas. Mais ce jour-là, à la sortie du cours de danse, Colette et son meilleur ami Élias découvrent une rue rempli de cochons et des policiers qui tentent tant bien que mal de réguler cette grande évasion. Pour échapper à un des porcs qui les poursuit, les deux amis se réfugient dans le premier bâtiment ouvert sur leur chemin... Ils découvrent alors une salle de boxe et de nombreux jeunes en train de s’entraîner sous le regard indulgent d'un adulte. Élias est directement dégoûté par cette débauche de violence. Ce n'est pas le cas de son amie qui insiste pour aller regarder de plus près. Fasciné par ce qu'elle voit, Colette a le sentiment d'avoir enfin trouvé la voie qu'elle cherchait depuis toujours. Toutefois comment convaincre sa mère surprotectrice de la laisser arrêter la danse et se lancer dans ce sport à la réputation violente ? Pour commencer, Colette va se rendre au cours d'essai gratuit. Pour la suite, elle verra bien...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour sa nouvelle série, Vero Cazot (Olive, Betty Boob...) met en scène une jeune fille qui, depuis la mort de sa sœur jumelle, tente de la remplacer auprès de sa mère. Plutôt réservée et discrète, Colette est tout le contraire de Lison, qui était populaire et aimée de tout le monde. Mais elle tente tout de même de compenser son absence. Ce rôle l'empêche d'être vraiment elle-même. Toutefois, lorsque l'héroïne découvre la boxe, elle se trouve enfin une passion et va tout faire pour se lancer dans ce sport contre l'avis de sa mère. Très intéressante, cette première partie traite de sujets graves tout en gardant un ensemble divertissant. Entre deuil, recherche d'identité, ou encore handicap, la scénariste brasse les thèmes avec originalité et puissance. En effet, face à la timidité de l’héroïne, on découvre son ombre – sous forme de conscience – qui s'exprime plus librement. Pour mettre en images et en couleurs sa nouvelle série, Vero Cazot s'appuie sur les talents graphiques de Carole Maurel (Bobigny 1972, Nellie Bly...). La dessinatrice parvient à capter pleinement l'émotion qui lie Colette et sa mère, ainsi que le mal-être qui les habite. Dans une veine réaliste enlevé, l'ensemble est ainsi extrêmement plaisant et permet une très bonne immersion. Ce très bon premier album nous donne hâte de découvrir le second round.