L'histoire :
L'édition 1966 des 24 heures du Mans a été marquée par le triomphe de Ford sur la Scuderia. Trois voitures américaines sur le podium ! Alors que les italiens avaient remporté les six éditions précédentes, aucune de leurs voitures n'est cette fois-ci à l'arrivée. A Maranello, c'est la crise. Si bien qu'Enzo Ferrari donne carte blanche à Mauro Forghieri, son directeur technique. Coûte que coûte, il faut créer un prototype apte à battre l'écurie US. Première opération coup de poing : embaucher Chris Amon, le pilote australien vainqueur sur Ford. Sept mois après sa victoire, il change de camp et aide au développement de la 330 P4. Le bolide rouge tient ses promesses, puisqu'au cours de la saison, à Daytona, deux exemplaires terminent en tête en mettant 65 tours d'avance à la première Ford, qui se classe sixième ! La famille Vaillant ne compte pas faire de la figuration au Mans, mais elle est en position délicate. C'est Ford qui fournit le moteur, qui dotera naturellement leur future GT 40... En quelque sorte, les essais sur les Vaillante vont permettre à Ford de développer le moteur avec lequel ils vont tenter de les battre au Mans...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La course du siècle est le 4e volume de cette collection Légendes dont l'ADN est purement et simplement le plus proche de la série originelle. Ici, il s'agit de reprendre de vraies courses et d'y ajouter la présence honorable – voire mythique en franco-belge – de Michel Vaillant, sa famille et ses potos pilotes. Le trame s'avère donc tout ce qu'il y a de plus classique, puisqu'extrêmement bien documentée. Elle s'appuie sur une reconstitution de la compétition automobile. Du développement aux essais, en passant par la stratégie de course de chaque constructeur, sans oublier les accidents malheureusement, on est tenu en haleine par les évènements. On imagine aisément le travail de documentation que Denis Lapière a dû compiler pour mettre bout à bout tous les éléments de son scénario, avec des anecdotes incroyables, comme le Boeing 707 de la Pan America que Ford a spécialement affrété pour faire venir des États-Unis 7 pare-brise, après que 4 voitures ont éclaté le leur durant les premiers essais qualificatifs. Le genre de décision qui, aujourd'hui, causerait sûrement une polémique mondiale. 7 pare brise posés sur les sièges de première classe, dans un 707 vide de passagers ! Côté dessins, Vincent Dutreuil respecte évidemment la charte graphique de la série, avec un talent particulier pour donner une dynamique à la course, quand il bénéficie des belles couleurs apposées par Isabelle Charly. Au final, c'est un nouveau bon volume pour ces Légendes.