L'histoire :
De 1900 à nos jours, l'alliance entre les auteurs de BD et la publicité a généré des couples magiques. Objectif pub fait une rétrospective non exhaustive de ces auteurs qui, par leurs coups de crayons, ont illustré l'image de marques mythiques : Ted Benoît et Shell, Ugo Bienvenu et Hermès, Yves Chaland et le chocolat Poulain, Nicolas de Crécy et Louis Vuitton, Serge Clerc et la SNCF, Philippe Francq et Dior, Philippe Druillet et France Rail, Jean-Claude Götting et Chanel Joaillerie, Tardi puis Manara et Chanel... La liste est loin d'être exhaustive pour mesurer les liens étroits qui ont unis ces deux univers. Cette belle histoire a donc démarré en 1900 avec l'ère de l'industrialisation. En France, c'est l'image d'Épinal, la fameuse, qui a lancé les festivités avec la pub pour la lessive Dior. Ensuite, on retrouve les publicités illustrées avec le fameux bibendum Michelin créé sous les crayons d'O'Galop qui ont animé les journaux autour de 1905. Benjamin Rabier, créateur de l'illustré le canard Gédéon (Gédéon traverse l'Amérique, 1933) perpétue cette tradition avec sa création de la Vache qui rit qui s'affiche sur les boîtes de fromage, les bouillons Maggi, la menthe Ricqlès, la phosphatine Falières...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La pub a longtemps puisé (et continue de plus belle) dans l'univers du 9ème art. Il est d'ailleurs monnaie courante de croiser des auteurs qui, dans une autre vie, étaient des directeurs artistiques (pour les dessinateurs) ou concepteurs-rédacteurs (pour les scénaristes) dans la publicité. Alain Lachartre, ancien DA chez Publicis, est le fondateur de son propre atelier d'édition « Vue sur la Ville », qui lui a permis de collaborer avec Chaland, Floc'h, Lousta, Tardi, des auteurs qui ont beaucoup travaillé avec le monde de la pub. Il est donc totalement légitime de se coller à cette belle entreprise. Le résultat vaut le détour à plus d'un titre et ravira les pubards pur et dur, les fanas de la belle réclame, comme les autres profanes qui pourraient se laisser convertir. Cet ouvrage illustre l'intérêt que les marques ont à utiliser les talents. Cela permet aux consommateurs de plonger directement dans un univers spécifique. Quand Ted Benoît met ses crayons pour une marque comme CCM Micro, éditeurs de prologiciels, il apporte un supplément d'âme, un décalage par rapport à ses concurrents, dans un secteur très charté, très codifié. La plupart du temps, cela se limite à un travail d'illustration, mais tout prend une autre ampleur quand les cases s'invitent en compagnie des phylactères. Un chouette livre qui malheureusement n'est pas à la portée de toutes les bourses.
