L'histoire :
Caleb est devenu l'un des membres les plus importants du Directoire de l'Office Diplomatique Intermondial, qui va choisir son nouveau Dignitaire Primal. Il est le favori pour succéder à Evona Toot qui tenait ce rôle depuis des décennies. Mais maintenant que le danger hypothétique d'une révolte Névronome n'existe plus, c'est une nouvelle source de tension qui menace l'équilibre entre les civilisations réunies : les congrégations religieuses. Quatre grandes tendances ont pris de l'ampleur : le solarisme originaire de la planète Oralo, dirigé par une terrienne ; les Tétranautes et leurs quatre Dieux issus de quatre cultures confédérées ; les Unanistes monothéistes peu connus pour leurs aspirations violentes ; et les Enfants de la Matière Noire sans divinité incarnée. Chacune exprime l'exigence d'être représentée et intégrée à l'ODI, sous la menace de faire sécession et de quitter la confédération. La plus puissante d'entre elles, forte de milliards de croyants, va solliciter une démarche spécifique de la part de Caleb, qui ira bien au-delà d'une simple rencontre au sommet. Dans le même temps, Dernid et Angus ne renoncent pas à retrouver la trace de Mézoké, le Sandjarr qui a été si proche de Caleb depuis des années.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'univers extrêmement fouillé et complexe d'Orbital continue de révéler de nouvelles dimensions, quelques années après l'époque du dernier épisode, paru en 2019. Sylvain Runberg n'a donc pas renoncé à poursuivre cette série qu'il mène en parallèle d'une profusion de scénarios avec de multiples dessinateurs de haut-vol. C'est un vrai bonheur de retrouver les planches de Serge Pellé dont c'est l'unique série et qui propose un style vraiment unique aux influences lointaines jamais envahissantes. La couleur directe, cette impression de traits de crayon mêlés à des nuances jamais clinquantes créent une atmosphère unique qui correspond parfaitement au contexte globalement sombre des enjeux de la confédération. L'univers de Pellé est différent de tout ce que l'on a vu jusque là, tout en restant totalement grand public. Le soin qu'il apporte au ton particulier de ses décors, comme les petits détails de l'appartement de Caleb et Tevel, où tout a l'air à la fois futuriste et quotidien, contribue énormément à la cohérence visuelle du tout. On ne peut pas dire, cela dit, que ce nouvel épisode constitue une révélation en soi. Il est clair que les deux auteurs explorent en même temps que le lecteur, sur une trame qui s'écrit probablement au fur et à mesure que les diptyques sont conçus. L'ouverture aux dimensions religieuses en est un bon exemple, tant elle semble rebondir sur des enjeux internationaux très présents dans le monde contemporain. Orbital reste donc une série marquante, mais pas un bouleversement dans l'univers de la SF en BD. Il faudrait pour cela davantage d'albums, et peut-être qu'on plonge plus profondément dans l'âme des personnages, qui reste toujours un mystère.
