L'histoire :
Il y a très très très longtemps, du côté d’Angeac-Charente – qui se trouvait alors, à l’aube du Jurassique, sur une sorte d’île au milieu de l’Océan Téthys – naquit une portée d’ornithomimosaures. Sept bestioles munies d’un long cou et de solides pattes arrières se mirent en marche, toutes identiques… sauf une, qui avait conservé son plumage blanc. Ainsi était Mimo qui se fichait pas mal de ne pas être tout à fait comme ses frangins. Mimo sympathisa un jour avec Hector, un carcharodontosaure muni d’une touffe de poils sur le bas du dos, lui aussi a contrario de sa lignée. Les deux furent dès lors inséparables et jouaient beaucoup à se poursuivre. Six jours après le solstice d’été, une grande-menace-aux-dents-innombrables fit son apparition dans le delta du fleuve. Cette sorte de gros crocodile préhistorique dévorait aveuglément les amis et les cousins de Mimo et d’Hector. Il était urgent de faire quelque chose. Un conseil se réunit alors sur une colline et désigna deux émissaires pour aller demander conseil à l’oracle du coin. Or il était toujours un peu dangereux d’aller consulter Pépé-le-vieux-sage, un gigantesque sauropode centenaire. Car bien qu’herbivore, il ne voyait plus très bien où il posait ses pattes et il lui arriver d’écraser ses visiteurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux histoires illustrées de Mimo (pas exactement des bandes dessinées) sont parues chez l’éditeur charentais Eidola en 2012 et 2015, scénarisées par Isabelle Dethan et dessinées par son mari Mazan, à destination du jeune public. Ce recueil est une intégrale des deux albums, complétée par une postface didactique du paléontologue Ronan Allain. L‘objectif est de remettre des bribes de réalités morphologiques et naturelles au sujet des grands sauriens à la portée des enfants… bien que les aventures de Mimo, Hector, Virgule le ptérodactyle et Gisèle la tortue soient largement fantaisistes et rocambolesques sur le plan relationnel. Dans la première histoire, ils se coalisent en effet pour éradiquer un crocodile géant ; dans la seconde, ils traversent la moitié de la planète sur un tronc flottant pour sauver un frangin kidnappé par un méchant Spinosaure appelé Dark-Venator. En réalité, ces histoires sont directement inspirées du résultat des fouilles auxquelles Mazan a participé : à Angeac-Charente (à côté d’Angoulême) où un gisement à concentration exceptionnel a été mis à jour (un « Lagerstätte » que ça s’appelle, dans le jargon des paléon-machins) ; puis au Laos, où Mazan a fait un passionnant voyage d’étude en février et mars 2012, en qualité de dessinateur de fouilles. Cette intégrale est donc à mettre en corrélation avec ses Dinosaures du Paradis (également parus en janvier 2024, mais chez Futuropolis), le récit de ces passionnantes aventures scientifiques.
