parution 01 octobre 2008  éditeur Emmanuel Proust Editions  collection Atmosphères
 Public ado / adulte  Mots clés Biographie / Chronique sociale / Policier / Roman graphique

Roberto Succo

Coupable d'être schizophrène

En 1988, à 26 ans, Roberto Succo se donnait la mort derrière les barreaux de la prison de San Piox, Italie. A partir d’un solide travail de documentation, Ilaria Trondoli revient sur les sept années (81/88) qui virent un jeune homme névrosé devenir l


Roberto Succo : Coupable d'être schizophrène (0), bd chez Emmanuel Proust Editions de Trondoli
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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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©Emmanuel Proust Editions édition 2008

L'histoire :

Ce mardi 1er mars 1988, il est 12h45 quand l’inspecteur chef Zonno arrive sur les lieux. Depuis un moment déjà, Roberto Succo, perché sur les toits de la prison de Santa Bona de Trévise (Italie), fait son show. Devant les caméras de télévision venues filmer l’événement, le détenu menace de se donner la mort, de sauter. Il jure et insulte les carabiniers qui le tiennent en joue. Il est cependant compliqué de le forcer à se rendre sans attenter à son intégrité. A moitié nu, Roberto Succo délire. Pêle-mêle, il déclare s’appeler André, reconnaît tout et son contraire, confesse ses crimes, ses blessures, ses amours. Devant leur écran, le père Don Domenico – avec qui il a échangé une importante correspondance – et la petite Francesca – qui fut son amante – éprouvent de la compassion pour lui. A l’inverse, le juge Jean-Pierre Bernard de Toulon fait ses bagages pour la péninsule bien décidé à réduire le meurtrier au silence. La France et l’Italie se disputent sa peine. Roberto Succo où l’histoire d’un jeune homme mal dans sa peau, névrosé, qui assassinat sur un coup de folie ses deux parents. C’était un soir de 1981, dans un petit village du val du Natisone…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

En habillage intérieur couleur sang, on pet lire : « Je tue les gens qui me cherchent. Si quelqu’un me barre la route, je le tue » (sic.). Voilà qui est dit. Sans détour, ni chichi. Le fait divers – plus ou moins tragique – inspire souvent l’auteur et c’est l’histoire folle et mortifère de Roberto Succo qu’a choisi cette fois de relater Ilaria Trondoli. La jeune transalpine, auteur du diptyque médiéval A l’ombre de la croix, revient sur un personnage controversé qui fit à son époque la une des journaux italiens et français. On le surnommait alors le « tueur aux yeux de glace » ou encore le « ravisseur de la pleine lune ». Qui croirait que cet enfant à la gueule d’ange tua un beau soir à 19 ans, de sang froid, sa mère puis son père ? Le début d’une triste cavale… A partir notamment de la correspondance laissée par l’intéressé, Ilaria Trondoli reconstitue soigneusement – par chapitres datés et à rebrousse-poil – le drame. Sans compassion ni condamnation, essayant simplement de comprendre son compatriote en avançant par exemple la thèse de la folie schizophrène, l’artiste livre un récit percutant et franc. Côté graphique, l’admiratrice d’Hugo Pratt (mais aussi peut-être du travail d’un Jean-Pierre Gibrat) offre une ligne belle et généreuse. Le soleil de la méditerranée habite la plupart des planches et les couleurs (peintes) chantent. Un vrai petit bonheur en apposition certaine avec la tension narrative, preuve que le pathos – en un sens ou l’autre – n’est pas de mise. Près de 130 pages pour comprendre une mécanique tragique jouée d’avance, plus un dossier en coulisse tiré du site tueursensérie.org. Un titre, une enquête phare de la collection Atmosphères des éditions Emmanuel Proust.

ISBN 9782848102108