parution 23 août 2018  éditeur Futuropolis  Public ado / adulte  Mots clés Aventure - Action / Historique

Eldorado

Un syndicaliste amoureux et poète se retrouve malgré lui envoyé sur le chantier d’un canal au début du XXème siècle. Ses lettres enflammées sont interceptées par la femme de l’ingénieur en chef qui rêve d’ailleurs. Un one shot d’une grande beauté.


Eldorado, bd chez Futuropolis de Cuvillier, Ferrarini
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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©Futuropolis édition 2018

L'histoire :

Marcello est à la tribune de l’usine en grève. On est aux USA, au début du XXème siècle, et son usine a débrayé depuis 16 jours. Marcello est félicité par son ami Francky qui lui propose ses services au cas où il faudrait que cela cogne. Marcello, lui, préfère écrire de la poésie à sa maîtresse, la belle Louisa, qui l’aime tendrement. Les deux amoureux se retrouvent chez le père de Louisa, qui gère une épicerie et ne voit pas leur relation d’un très bon œil. Mais chez Gino, au bar, le patron aide les grévistes en leur préparant des paniers repas. Un homme racole les travailleurs pour un chantier qu’il appelle « l’eldorado ». Si Francky semble intéressé, Marcello sent l’arnaque. Et quand la grève est réprimée dans le sang, Marcello décide de partir avec Louisa, loin de tout ça. Mais alors que le jeune homme célèbre la chose avec son ami Francky, le frère de Louisa l’inscrit à son insu pour « l’eldorado ». Le lendemain, Marcello se réveille sur le cargo, au milieu de la mer. C’est le début d’un long calvaire.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Dans ce one shot, on suit le destin contrarié d’un jeune syndicaliste de talent, broyé par le système et rejeté par la famille de la femme qu’il aime. Cet exalté, qui cache quotidiennement ses poèmes entre deux briques, est trahi à de nombreuses reprises par ses pairs. C’est un véritable réquisitoire auquel se livre Hélène Ferrarini, une belle diatribe contre l’exploitation de l’homme par l’homme mais aussi contre l’exploitation des ressources écologiques. Contre le mépris, en fait. Mépris des hommes considérés comme du bétail – ou un détail dans le cas des populations indigènes – mépris de classe pour la famille de Louisa, mais aussi pour le couple de l’ingénieur ; mépris de la Terre enfin, pour des gens qui pensent que la planète est là pour satisfaire les désirs et les folies des hommes. C’est une histoire dure, noire qui est contée, de manière quelquefois assez fastidieuse. Pour autant, la narration est magnifiée par le dessin au crayon gras de Damien Cuvillier et sa maîtrise de l’aquarelle. C’est beau et envoûtant, et on se laisse facilement transporté par un séquençage qui laisse la part belle aux cases sans texte. C’est beau et intelligent, c’est triste et désenchanté. On a un peu honte d’être un être humain durant tout le livre, et le malaise est présent bien après l’avoir refermé. Mais on a sacrément voyagé.

voir la fiche officielle ISBN 9782754821698