L'histoire :
Tim a échappé de peu à la mort, puisque c'est Dylan, son rival amoureux, qui a pris pour lui. Mais Tim avait déjà conquis le cœur de Mary avant cette fatale issue. Il faut donc le protéger de la réputation de son père Frank « Crazy Dog » Brown, connu pour ses actes militants. Tim va pourtant déjouer la surveillance policière pour tenter de rejoindre Mary qui est enceinte de lui. Mais Kate, la mère de Mary, ne veut pas perdre une deuxième fille dans cette guerre intestine qui divise l'Irlande républicaine et unioniste. Et la daronne sait mieux que quiconque les risques courus par tous les protagonistes; elle qui a posé sur les tracts qu'elle a distribué pour la marche pour la paix à Derry. Dès l'âge de 16 ans, Kate a aussi connu le militantisme. Son histoire a sans doute façonné celle de sa fille. Car on dit que la pomme ne tombe jamais loin de l'arbre. Et pourtant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le dernier volet de ce triptyque des Partitions irlandaises ne débute pas vraiment là où le second tome s'est arrêté. Et c'est d'ailleurs ce qui désoriente quelque peu le lecteur lorsqu'il aborde le chapitre final de cette histoire construite autour de la relation amoureuse que partagent Tim le protestant et Mary la catholique. Mais cette fois les deux tourtereaux ne sont plus les héros principaux du récit. Pour ce troisième et dernier volet, les auteurs prennent les lecteurs à contre-pied en retraçant la vie de Kate, la mère de Mary. Car c'est finalement elle qui est à la source de tout ce qui se passe. Cette intrusion dans l'adolescence de Kate, même si elle apparaît indispensable, obligera le lecteur à revisiter les deux premiers tomes, car il lui sera difficile de comprendre les raisons de ce récit inopiné. Et il lui faudra beaucoup de temps pour saisir le scénario alambiqué de Kris, pouvant causer une certaine frustration à celui qui osera s'investir dans ce triptyque romantique et violent à la fois. Le dessin de Vincent Bailly poursuit sur la lancée du second tome avec un trait plus appuyé et des couleurs qui distinguent habilement les situations de flashback de celles qui se déroulent au présent. Bref, ce superbe triptyque vaut vraiment le détour, même si son issue emprunte des chemins sinueux.
