L'histoire :
Le train 8073 quitte la gare, direction Venise. À son bord, trois élèves du collège Châteaubriant – Rémi, Mathilde et Pierre-Paul – savourent leur victoire : grâce à un concours d’Histoire, ils ont décroché un séjour culturel en Italie avec leur professeur principal, M. Koruskant. Rémi, élève dissipé et redoublant notoire, est un peu l’intrus du trio, aux côtés du génial (mais agaçant) Pierre-Paul de Culberth, alias « Pépé Cuvert », et de la courageuse Mathilde Blondin, sur qui tout le monde peut compter. Le voyage commence dans la bonne humeur, entre jeux de société et petits encas. Mais au matin, tout bascule : leur professeur a mystérieusement disparu pendant la nuit. Plus de sac, plus de papiers, plus de téléphone. Plus inquiétant encore : un étrange article qu’il avait annoté parle d’un certain Heinz Müller, riche collectionneur allemand à la réputation douteuse, soupçonné de trafic en tout genre et passionné par la Renaissance italienne. Mathilde se souvient alors d’un détail troublant : vers deux heures du matin, le train s’était arrêté brièvement dans une gare et deux hommes parlaient allemand dans le couloir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Le professeur a disparu, Gallimard BD donne une nouvelle vie graphique à la série de romans culte de Jean-Philippe Arrou-Vignod, qui accompagne les jeunes lecteurs. Adaptée pour la première fois en BD par le scénariste lui-même, cette enquête malicieuse conserve tout ce qui faisait le charme du roman original : un trio d’enquêteurs improbables, une intrigue rythmée et un savoureux mélange de comédie et de suspense. L’histoire repose sur une mécanique bien huilée : un départ en apparence banal, une disparition inexpliquée, des indices qui s’accumulent et des retournements bien placés. Ce n’est pas du polar noir, mais une enquête pleine de fantaisie et d’esprit, dans la lignée de la Bibliothèque verte ou du Club des cinq. Ce qui fait mouche, c’est surtout le ton : léger sans être simpliste, et truffé de dialogues savoureux. Pierre-Paul, insupportable de prétention, est un ressort comique en soi, tandis que Rémi, l’antihéros au grand cœur, gagne en profondeur à mesure que l’intrigue avance. Le dessin de Joël Legars, à mi-chemin entre le franco-belge classique et une ligne claire modernisée, fonctionne à merveille. Il campe des personnages très expressifs, immédiatement identifiables, et insuffle une vraie énergie aux scènes de groupe. L’ambiance du train de nuit est joliment rendue, avec ses compartiments, ses couloirs étroits et ses mystères glissants.