L'histoire :
Takeo, désormais membre à part entière de la tribu, peine à endosser son rôle de tueur et d’espion. Le quotidien de violence et de suspicion l’épuise, malgré les attentions de la belle et mystérieuse Yuki. De son côté, Kaede fait face à un bouleversement majeur : son père, le seigneur Shirakawa, met fin à ses jours, la désignant comme son unique héritière. Dans le manoir enneigé, la jeune femme prend le pouvoir avec une détermination farouche. Elle réclame les terres de Mu-Maru-Yawa et exige que les anciens vassaux prêtent un serment d’indigence. Si certains obéissent, d’autres s’insurgent. Les clans Hirogawa et Nakao refusent de servir une femme. Kaede ordonne leur exécution, par la main de Kondo Kishi, son redoutable bras armé. Tandis que les préparatifs de l’enterrement s’organisent, Kaede médite sur les menaces qui pèsent sur son nouveau règne. Parmi elles, le cousin Narikai, dont l’alliance familiale pourrait bien faire vaciller ses prétentions. L’hiver est rude et la guerre pour l’héritage ne fait que commencer.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Les Neiges de l’Exil, cinquième tome du Clan des Otori, la tension dramatique s’épaissit dans un Japon médiéval transfiguré par le souffle romanesque de Stéphane Melchior et l’élégance graphique, onirique, de Bachelier. La série poursuit son glissement vers le tragique, entre intrigues de pouvoir, rites ancestraux et rivalités claniques. Ce volume marque un tournant, notamment par l’affirmation de Kaede comme figure politique, déterminée à imposer son autorité dans un monde d’hommes. Le personnage gagne en relief, en complexité, et devient l’un des pôles narratifs majeurs de la saga. Le dessin de Bachelier, tout en nuances glacées, fait merveille pour installer cette ambiance hivernale pesante, presque mystique. Neige, deuil et silence s’entrelacent dans des planches à la beauté crépusculaire. Le contraste entre les décors contemplatifs et les éclats de violence renforce le souffle dramatique du récit. Ce tome est moins porté sur l’action que sur les tensions latentes, les regards, les décisions lourdes. Un épisode charnière, à la fois introspectif et stratégique, qui prépare habilement les affrontements à venir.
