L'histoire :
Theleb K'Aarna se rend dans le palais du roi Urish, qui l'accueille dans un premier temps avec mépris. Il vient pourtant offrir ses services de sorcier à celui qui règne sur Nadsokor. Il veut le convaincre d'aller s'emparer d'une bague en possession d'Elric le melnibonéen, avec laquelle il ouvrirait à Urish les portes de Tanelorn, la cité éternelle que tous convoitent. Pendant ce temps, Elric fait la connaissance d'un personnage singulier qui affirme l'avoir déjà rencontré dans d'autres mondes que celui-ci, en évoquant avec précision Stormbringer et le cousin d'Elric. Rackhir l'archer rouge affirme que le monde est multiple, que le melnibonéen doit continuer d'agir dans celui où il se trouve aujourd'hui pour gérer les conséquences des alliances qui se créent. En apportant son soutien à l'Impératrice de l'Aube, il pourrait influencer les jeunes royaumes et restaurer l'équilibre qui sauvera Tanelorn. Le lendemain il aura disparu, laissant Elric et son ami Tristelune reprendre leur chemin. Ils vont finalement franchir les portes de la Forteresse de l'Aube, ou se trouve l'immense statue de l'Impératrice Myshella qui protège les royaumes du Sud contre l'incursion du chaos. C'est dans ces murs qu'Elric va comprendre ce qui se joue contre lui.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce 6e volume, les auteurs introduisent un personnage clé en la personne de l'Archer Rouge, tandis qu'Elric va devoir affronter une nouvelle menace. Toujours aussi lent et épique, spectaculaire et mystérieux, l'aventure se ressent plus qu'elle se comprend, tant les personnages sont nombreux et pas toujours évoqués avec la profondeur nécessaire pour qu'on s'en souvienne. Il est clair que cette saga sera beaucoup plus parlante pour ceux qui connaissent le monde de Moorcock, sa dimension de multivers, l'affrontement entre la loi et le chaos. Pour les béotiens, ce sera une aventure d'heroïc-fantasy impressionnante sur le plan visuel, marquée par un personnage atypique qui se questionne sur son propre rôle. La comparaison avec l'incarnation en BD de Conan le Barbare est forcément dans les esprits, même si la dimension philosophique présente ici encombrait assez peu le cimmérien de Robert E. Howard. Il faut lire lentement ce nouvel épisode, attendre avec impatience les interventions de Stormbringer qui traduisent le trouble d'un personnage principal à l'étonnante fragilité. Le tout reste puissant, sombre et violent, et exerce une fascination particulière par sa complexité sous jacente.