parution 21 avril 2010  éditeur Glénat  collection Québec
 Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale

La fille invisible

Flavie, 16 ans, se trouve conne et inintéressante, au point d'avoir le sentiment d'être invisible. Pour changer, maigrir semble la solution. A moins que... Un album au sujet inhabituel, mettant en lumière l'anorexie.


La fille invisible, bd chez Glénat de Villeneuve, Rocheleau
  • Notre note Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Glénat édition 2010

L'histoire :

En se regardant dans son miroir, Flavie, une ado aux longs cheveux roux, voit une grosse conne. Une fille qui fait toujours tout foirer, une fille qui n’arrive pas à être normale comme tout le monde. Bref, un désastre ambulant. Et ce ne sont surtout pas les restos en tête à tête avec son excitée de mère qui risquent d’y changer quoi que ce soit : elle ne peut (ou ne veut ?) rien avaler. C’est peut-être parce qu’elle a raté quelque chose avec ce beau mec qui lui faisait des compliments, qu’elle est comme ça ? Peut être parce qu’elle a juste l’impression d’être une fille invisible. Et puisque cette fille là ne lui plait pas, elle va devenir une nouvelle Flavie : jogging tous les jours et régime draconien pour commencer. Et de fait, en reprenant les cours à la rentrée, Flavie a sévèrement maigri. Si bien qu’au bout du compte, ce fameux beau mec ne la reconnait pas. Les copines trouvent aussi qu’elle a drôlement changé. En douce, elles disent d’elle que c’est une « ana », une fille pour laquelle maigrir est devenue une religion. Pourtant, ce n’est pas vraiment l’objectif avoué de Flavie, mais il faut se faire une raison : perte de poids, de cheveux, aménorrhée… L’adolescente ne va pas bien du tout.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

C’est l’angle didactique un brin romancé qui permet à Émilie Villeneuve et Julie Rocheleau d’aborder le sujet on ne peut plus sérieux de l’anorexie. Alternant l’enquête d’une journaliste auprès d’un pédiatre spécialiste et le parcours d’une jeune adolescente victime de la maladie, le récit n’apporte aucune réponse définitive, mais permet de se faire une idée de l’ampleur des problématiques en question. Rythmé par ce jeu d’aller-retour, les assertions délivrées par le médecin se retrouvent ainsi immédiatement illustrées par le douloureux chemin de Flavie. C’est sérieux, particulièrement crédible et riche d’enseignements, mais il est bien difficile de plonger avec empathie dans ce récit. En cause, d’une part, le ton professoral du toubib, livrant une vision plus scientifique qu’humaine de la maladie (comme a l’habitude de le faire sa corporation). D’autre part, une héroïne dont le mal-être préoccupe et dérange, mais qui ne nous laisse jamais l’opportunité de la comprendre un brin. A lire les dernières planches et comprendre ce qui unit journaliste et adolescente, on regrette que ce ne soit pas cet angle qui ait été choisi. Il est à parier qu’on aurait été infiniment plus touché. Gageons au moins que cette approche a permis de traduire la difficulté de trouver comment tendre la main. Le choix d’un graphisme moderne et nerveux donne incontestablement énormément de rythme à la narration. Seul regret : l’expression souvent excessive, pour ne pas dire caricaturale, des visages. Le choix de la colorisation et le jeu habile des contrastes renforcent quant à eux l’intensité dramatique, voire la violence du propos. Car c’est bien de cela dont il s’agit.

voir la fiche officielle ISBN 9782923621197