L'histoire :
Au large de l’Old Head of Kinsale, en mer celtique, août 1993, un petit submersible s’approche d’une gigantesque épave. A son bord, deux hommes sont en contact avec le Northern Horizon qui se trouve à la verticale en surface. C’est le Lusitania, qui est couché sur son flan au fond de l’océan. Ce bateau de croisière mesurait 240 mètres de long. Il avait 9 ponts et pesait près de 49 000 tonnes en déplacement. Ce paquebot surnommé « le lévrier des mers » a été un fleuron du XXe siècle. Un palace flottant moderne et rapide qui a connu une triste fin. Celui qui n’est plus qu’un macabre tas de ferraille tordu, rongé par la corrosion, est la tombe de centaines d’âmes. En voulant passer par tribord du navire, le petit submersible se bloque le gouvernail dans les guirlandes de câbles et de filets accrochées sur l’épave et perd sa propulsion. Impossible de remonter à la surface. Le Northern Horizon va envoyer un robot pour comprendre ce qui se passe.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le sillage des Grandes batailles navales, les éditions Glénat mettent à l’eau une nouvelle collection consacrée aux Fortunes de mer. A la barre, Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la Marine royale Belge, commande la manœuvre. Dans ce récit historique, Delitte est le seul capitaine à bord, tant au scénario qu’au dessin, pour raconter la triste histoire de ce paquebot transatlantique britannique torpillé par un sous-marin allemand le 7 mai 1915. On déplorera plus de 1200 disparus sur les 2000 passagers et personnels d’équipage que comptait ce paquebot qui transportait également des munitions pour les alliés. Pour donner une dimension plus romancée à ce récit historique, Delitte met en scène des personnages embarqués soit sur le paquebot, soit sur le sous-marin. Au fil du récit, on sent la tension monter, que ce soit à bord du paquebot, dont une partie des officiers a conscience du danger en se rapprochant de l’Europe, ou avec le sous-marin allemand qui a le couteau entre les dents pour couler la première cible qui se présentera. Delitte est un perfectionniste. Son dessin est riche de détails : il est autant à l’aise pour les scènes en pleine mer que pour celles d’un environnement urbain du début XXe. Le lecteur appréciera notamment les illustrations en doubles pages qui confirme que le titre de peintre officiel de la Marine n’est pas usurpé. Pour conclure, un cahier documentaire apporte quelques éclaircissements sur cette « fortune de mer ».