L'histoire :
Anne, Nour, Marie-Pierre et Irène sont amies et se retrouvent ensemble autour d'un apéro. Leur arrivée commence par des échanges de banalités, autour de la météo et du soleil qui réchauffe le cœur. Et puis, petit à petit, la conversation dévie autour des amours des unes et des autres, des petits potins, du travail. La soirée s'éternise, la nuit tombe, les échanges se poursuivent. Irène se sent en confiance et décide de parler d'un sujet qui occupe ses pensées. L'autre soir, alors qu'elle rentre chez elle, son esprit mélancolique repense à Caleb, un de leurs amis communs décédé. Cette pensée intrusive fait son bonhomme de chemin, et Irène se sent envahie par la tristesse : le plus dur pour elle est de réaliser qu'elle n'a pas pensé à lui depuis des mois, elle avait oublié de penser à lui ! Lorsqu'elle arrive devant chez elle, Caleb est là. Sous la forme d'un fantôme. Il a même sa boucle d'oreille. Un peu perdue, elle lui propose de prendre une tisane. Mais Irène est coupée dans son histoire par son amie Anne, qui lui dit stop. Elle se met en colère : qu'est-ce qu'elle croit ? Que ça va les faire marrer ? Pour qui se prend-elle ? Ne peut-elle pas prendre en compte la douleur des autres plutôt que de raconter des âneries ? Pour Irène c'est le coup de massue, elle n'est pas folle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mirion Malle propose cet album dans un format plus grand que ses précédentes œuvres chez Glénat, se rapprochant davantage de l'album de BD. Dans Le problème avec les fantômes, l'autrice aborde le sujet du deuil et des différentes manières de le vivre, à travers les personnalités de quatre amies qui ont toutes perdu un autre ami, Caleb, qui leur était cher. Au fur et à mesure, nous comprenons que les liens des filles avec ce Caleb étaient différents pour chacune. Elles avaient pris une certaine distance avant sa disparition. Plusieurs sentiments font surface : la culpabilité, la colère, la tristesse, l'acceptation, la mélancolie, le souvenir. Pour Irène, sa phase de deuil va passer par l'apparition du fantôme de son ami, qui va être présent un moment, le temps de l'accompagner vers l'acceptation de cette disparition. Mirion Malle insiste aussi sur les liens forts de l'amitié et de la sororité. Même si elles ne sont pas en accord, même si quelques clashs explosent, elles savent qu'elles peuvent compter les unes sur les autres, et que cet amour est porteur. Côté illustrations, l'autrice est fidèle à son trait et à la colorisation qu'elle affectionne particulièrement. Elle matérialise le fantôme de Caleb sous la forme d'un personnage humanoïde teinté de jaune, une image éloignée du fantôme traditionnel.