parution 09 octobre 2013  éditeur Glénat  collection Vécu
 Public ado / adulte  Mots clés Historique / Renaissance

Les chemins de Malefosse T1

Chapitre 1 (intégrale)

Les Allemands Gunther et Pritz vont tenter de profiter des guerres de religion pour s’enrichir. Premier recueil d'intégrale pour une série historique prenante, violente et truculente.


Les chemins de Malefosse T1 : Chapitre 1 (0), bd chez Glénat de Bardet, Dermaut
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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©Glénat édition 2013

L'histoire de la série :

En 1589, la France est totalement divisée. Les forces papistes ont pris le pouvoir et la ville de Paris. En effet, Henri III a renié la foi catholique pour rejoindre Henri de Navarre. Le royaume est donc tiraillé entre les catholiques et les Huguenots. Les paysans souffrent de cette querelle politique et religieuse puisque leurs villages sont régulièrement pillés. Henri III décide de reprendre le pouvoir et assiège Paris, mais des moines complotent contre lui. Au milieu de ce bourbier, Gunther, un soldat allemand, va tenter de trouver sa place en cherchant l’aventure et la fortune.

L'histoire :

Le diable noir : Gunther, le lansquenet, et ses amis Pritz et Manfred, s’arrêtent dans un petit village. Une femme, Dame Jeanne, les accueille. Cette belle brune a été marquée par la guerre qui déchire le royaume. Elle a perdu ses yeux, torturée par un moine installé à Courcelles sous prétexte qu’elle est une sorcière. Pourtant, son malheur n’est guère terminé car ce même moine détient sa fille et menace de la brûler vive. Gunther et ses amis décident de sauver Pernette, la fille de Jeanne, malgré le danger qui les attend. Il faut dire que Gunther est tombé sous le charme de Jeanne…
L’attentement : Pernette est folle de jalousie envers sa mère et ne supporte pas l’idée que Gunther ait pu lui résister. Jeanne, excédée par toutes ces tensions et l’attitude de sa fille, finit par avouer son secret : alors qu’il la croyait morte, le sinistre moine Louvel a évoqué un complot à grande échelle qui doit assassiner les deux Henri qui menacent la foi catholique. Guillaumier arrive et annonce la bonne nouvelle : Henri III a été assassiné par un moine dominicain et Henri de Navarre lui succède, devenant Henri IV. Pourtant, le nouveau roi ne se doute pas du danger qui le menace…
La vallée de misère : Gunther et Pritz sont mandatés par le roi Henri IV et doivent se rendre sur Paris pour quémander une mission des plus secrètes. Sur la route, les deux amis lansquenets ne trouvent que désolation et pillage. En effet, les hommes du roi en ont profité pour détruire les villages et semer le chaos et la désolation. En remontant le pays, ils découvrent que l’âme damnée Louvel prend le même chemin et se dirige à bride abattue vers Paris.
Face de suie : Alors que Paris est sous la coupe du Pape, un mystérieux inconnu en manteau noir récupère un diamant brut. Dans le même temps, Pernette a retrouvé le moine Louvel qui lui propose un nouveau marché. Il a besoin de savoir ce que mijotent les lansquenets et pourquoi « l’archange » les protège. Gunther et Pritz sont en effet aux mains de l’étrange noble que la ville appelle « Archange », mais ils refusent d’être à son service, ne connaissant pas ses véritables intentions. L’archange les fait suivre par un jeune garçon surnommé « Face de Suie »...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Glénat a la riche idée de réunir en intégrales une série marquante de son catalogue historique des années 80, Les chemins de Malefosse. Il faut dire que cette série correspond bien à la politique de l’édition : dans un contexte de fin XVIème, l’intrigue mêle habilement références connues et fiction. L’histoire se passe à une période tourmentée par les différents religieux. En toile de fond, les auteurs montrent les ravages des opinions et de la guerre entre protestants et catholiques. Pourtant, Daniel Bardet ne recherche pas à faire un cours d’histoire, mais plutôt à montrer la réalité crue de cette époque. A ce titre, le lecteur sera servi : de nombreuses scènes montrent la violence des soldats qui violent et pillent sans vergogne. L’œuvre se distingue également par son souci du détail authentique. Ainsi, les personnages utilisent un patois châtié : du soldat au roi de France, du paysan au moine, tous ont un langage lourd de plaisanteries douteuses et d’images équivoques. A ce parler s’ajoutent des scènes d’érotisme très osées : nos héros aiment à se divertir dans une auberge avec les femmes faciles et les sous-entendus se mêlent aux parties fines (ou moins fines). Cette touche sensuelle, notamment incarnée par la sirupeuse Pernette, est aussi une bonne façon de fidéliser le lectorat... C’est certes une réalité du siècle où Henri IV lui-même aimait s’encanailler avec de fraîches donzelles ! Dans ce mélange d’aventures et de scènes grivoises, on a l’impression de lire du Alexandre Dumas mâtiné de Rabelais ! Pour le reste, le scénario monte crescendo au fur et à mesure des épisodes. Plus l’histoire se densifie et plus les intrigues complexes et dangereuses se mêlent. Derrière la séduction et le sexe, la mort et la violence rôdent dans un siècle où la morale et la vertu ne sont que des mots. Même les moines sont parfois bien plus amoraux que les autres, notamment avec la figure diabolique de Louvel. Le tout est superbement mis en images par François Dermaut. Le dessinateur alterne avec réussite des portraits marquants de la série : il est capable de représenter les plus ignobles crapules avec des gueules repoussantes, tout comme il peut dessiner les voluptueuses croupes de la belle Pernette. Les décors sont aussi puissants et l’on peut parfois apercevoir des jolies vues d’un Paris ancien. Malheureusement, le dessin devient moins fouillé au fur et à mesure des épisodes, Dermaut se bornant à multiplier les portraits de ses personnages. Une série atypique dans le paysage historique qui pourra choquer par sa violence et sa truculence. Dommage que Glénat se contente de publier uniquement les tomes sans y ajouter des annexes explicatives sur les auteurs ou sur cette époque historique…

voir la fiche officielle ISBN 9782723496810