L'histoire :
Antonio Ventimilia est un auteur de Bandes dessinées et de roman vivant à Paris. Depuis quelque temps, Antonio cherche une vraie identité à donner à son travail, la frustration ayant laissée place à l’insatisfaction et à la morosité. Un soir, sa décision est prise : il quitte Paris et part en direction de l’Italie au volant de sa voiture. Mais sa longue introspection faite au volant lui coûte également son attention, et à la sortie d’un tunnel un accident survient. Sans réel gravité, l’accident lui coûte tout de même un séjour dans un hôpital italien dans lequel il va faire une rencontre étrange et singulière. Un écrivain lui propose de devenir son enquêteur personnel sur un travail de longue haleine. La ville italienne de Turin est réputée comme étant l’une des capitales mondiales de la magie blanche mais aussi de la magie noire. Antonio est investi d’une mission, celle de faire l’inventaire de ce que Turin a d’offrir de plus étrange pour enfin créer l’ouvrage de référence ultime sur le diable. Mais cette quête ésotérique permet aussi à Antonio de faire le point sur sa vie, ses envies, ses problèmes et son passé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Possessions, Alexis Bacci propose un roman graphique à la croisée des inspirations et des références qui, plus qu’un récit aux allures fantastiques, est aussi une autofiction touchante de son auteur. Prenant comme base de son récit une enquête ésotérique, Alex Bacci va en réalité nous conter son histoire personnelle et sa relation avec son père avant sa disparition. En croisant les inspirations comme le polar, le fantastique, la biographie, le travail historique et même le giallo italien, Bacci fait peu à peu virer l’histoire sur un tournant qui, de prime abord, n’est peut-être pas celui que l’on attendait en faisant l’acquisition de Possession. En fin de compte, cet album est autant une enquête fantastique qui témoigne d’un amour profond pour le genre et l’imaginaire perdu, qu’un exercice cathartique. Au dessin, nous découvrons quelque chose de très pop et influencé par les compositions graphiques des années 70-80. Mais Bacci ajoute une petite particularité servant aussi bien les thématiques du récit que le projet de laisser quelque chose d’étrange transparaître des pages. En effet, l’auteur ajoute au fil de sa narration des photos de son passé, des moments de joie, de tristesse ou plus quotidien comme pour appuyer la dimension autofictionnelle de l’ensemble. Une curiosité qui a un impact aussi bien visuel que narratif. Bacci signe une œuvre singulière qui, passé la compréhension du réel but de l’écrit, nous transporte dans une Italie fantastique qui laisse rêveur, inquiète, effraie mais apporte beaucoup de réponses.
