L'histoire :
Sid est conduit à Berry Hill, un pensionnat isolé au cœur de la campagne franglaise, après le décès de sa mère. C’est son père, Oliver, qu’il connaît à peine et qui n’est pas en mesure de s’occuper de lui, qui l’y dépose. Comme partout en Frangleterre, la région est envahie par d’étranges ronces rouges qui recouvrent les bâtiments et peuvent blesser ceux qui s’en approchent. Berry Hill est une vieille bâtisse, à moitié en ruine et particulièrement touchée par cette invasion végétale. C’est pourtant là que Sid doit poursuivre son année scolaire. Sur place, il se lie d’amitié avec Malcolm McQueen, son colocataire au bras prothétique, mais aussi avec Lula, une fille discrète qu’il aide après un accident en cours de sport, et Kate, une élève rebelle toujours prête à défendre les autres. Ensemble, ils tentent de mener une vie normale au milieu des ronces qui empoisonnent leur quotidien.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome d’un diptyque marque les débuts prometteurs de Lord Pendragon, jeune auteur qui signe ici sa première bande dessinée en solo. Dès les premières pages, l’album dégage une énergie singulière, à mi-chemin entre Scott Pilgrim et une série animée gothique. On y retrouve ce même mélange de quotidien adolescent et d’aventure fantastique, porté par une esthétique punk/rock assumée jusqu’à la playlist proposée en fin d’album. Au-delà de son univers original, Sid Cooper parle surtout d’émotions. Amitiés naissantes, blessures du passé, deuil et harcèlement scolaire s’entremêlent autour du mystère des ronces rouges, ce fléau étrange qui envahit la campagne franglaise. L’auteur parvient à aborder ces thèmes avec justesse, en donnant à ses personnages une sincérité touchante. Visuellement, Lord Pendragon impose une patte graphique très marquée. Ses personnages, aux silhouettes expressives et aux traits proches de l’animation américaine, se distinguent par un design fort et reconnaissable. L’ambiance, tantôt douce, tantôt inquiétante, repose sur un travail de couleurs particulièrement soigné, tandis que chaque début de chapitre s’ouvre sur une illustration punk percutante, renforçant l’identité visuelle de l’album.