L'histoire :
1983, dans la crypte du Mémorial du martyr juif inconnu, Simone Lagrange, alias Simy Kadosche, prend la parole afin que les horreurs de la seconde guerre mondiale ne soient jamais oubliées et que jamais plus pareille extermination ne se reproduise. Après un discours vibrant, Simone croise une très vieille connaissance en sortant du lieu commémoratif. Il s'agit d'une autre survivante : Macha ! 39 ans se sont écoulés depuis la dernière fois qu'elles se sont vues. C'est l'occasion de se remémorer leur passé commun dans les camps... En arrivant dans un camps construit en 1940 à partir des baraquements existants de l'armée polonaise, Simy voit Macha la confier à une belge du prénom de Sonia. En tant que blockowa – gardienne de bloc – Sonia a pour tâche de veiller à ce que les détenues dont elle a la charge reste sages et dociles. Heureusement pour Simone, Sonia est ce qu'on appelle une gentille. Elle ne profite pas de son statut pour jouer les tortionnaires. D'ailleurs, Sonia trouve rapidement un travail dans une usine pour la jeune fille. Et même si elle travaille 13 heures par jour, elle a la chance de passer la journée loin du camp et au chaud ! Pour se donner du baume au cœur, Simy s'est même inventé une chanson. Cela ne semble cependant pas être au goût du surveillant de l'usine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les auteurs de la série Les amis de Spirou, Jean-David Morvan (scénario) et David Evrard (dessins), proposent ici le portrait d'une femme résistante. Après Irena, on a ainsi découvert Simy Kadosche, une juive qui a survécu aux nazis et au terrible Klaus Barbie. Pour cette troisième et dernière partie, l'héroïne évolue au sein de trois espace-temps. On découvre les dernières exactions qu'elle a subies avant la fin de la guerre et la libération. On la découvre aussi en plein procès du tortionnaire Klaus Barbie, où elle tient à témoigner afin que toutes les victimes puissent trouver le repos. Enfin, on la découvre également dans les années 80, alors qu'elle donne discours et conférences afin que la jeune génération ait connaissance des horreurs nazies. Comme pour les tomes précédents, les auteurs réussissent à nous offrir un ensemble poignant et prenant qui n'oublie rien de l'Histoire. Les dessins d'Evrard, ronds et doux, permettent « d'alléger » la dureté de l'ensemble, afin de proposer un divertissement tout public. Comme pour le tome 1, Walter finalise le tout de ses couleurs. Enfin, l'album se conclut par une postface de Marek Halter, écrivain français d'origine polonaise, dont les livres abordent l'Histoire du peuple juif. Un excellent triptyque.
