L'histoire :
Les astronautes et scientifiques terriens continuent leur périple spatial à bord d’un vaisseau extraterrestre, vers la ceinture de Kuiper (la frontière définie du système solaire). Ils sont désormais accompagnés de quatre extraterrestres, mais l’un d’entre eux, qu’ils appelaient « Bowman », décide soudain de se « suicider » en se jetant dans le vide interstellaire. Lorsque cela se produit, les sirènes d’alerte résonnent dans le vaisseau… Les terriens accourent et voient son corps inerte rapidement recouvert de cristaux glacés sur les écrans de contrôle. Ils sont interloqués et catastrophés par son geste. Les autres aliens expliquent placidement que c’est sa décision, qu’il lui était juste difficile de continuer à vivre après la perte de son vaisseau et que ce suicide ne vaut aucune émotion. Quelle conception étrange à intégrer ! Pour tenter de soulager l’ambiance, Andrew se lance dans un long exposé de la planète vers laquelle ils se dirigent désormais : Uranus, la 7ème planète du système solaire. Cette planète fut découverte par William Herschel en 1781, elle est la première à avoir été découverte avec un télescope « moderne » et non avec une lunette…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le 4ème opus de cette série de vulgarisation spatiale continue de s’éloigner progressivement du Soleil. Dans l’ordre après Mars (tome 1), Jupiter (tome 2) et Saturne (tome 3), nous voici donc avec nos héros astronautes et extraterrestres en orbite d’Uranus, la géante glacée bleue. Le tome suivant atteindra la dernière « vraie » planète du Système, Neptune (Pluton ayant été rétrogradée au rang d’objet stellaire), avant un rétropédalage annoncé et hélio-centré sur les trois derniers tomes (Vénus, Mercure et le Soleil) qu’on est curieux de comprendre. Bruno Lecigne scénarise, cette fois pour les crayons réalistes très académiques et impersonnels d’Alberto Foche. Etant donné l’intention de la série, on apprend évidemment plein de trucs… Mais la trame narrative parait de plus en plus artificielle, au service des informations didactiques – tout à fait louables – disséminées au fil de l’album. Lecigne délaye la sauce et ajoute des tensions façon « je t’aime moi non plus » entre terriens et aliens. On note tout de même (spoiler alerte) les premières pertes tragiques dans l’équipe. Dans le récit et à travers le cahier pédagogique final de 8 pages, on apprend donc surtout tout ce qu’il faut savoir sur cette lointaine planète gazeuse, notamment sa pression atmosphérique hallucinante, son axe de rotation contre-intuitif ou les causes de son élégante couleur bleutée.