L'histoire :
Catherine Ribeiro, d’une enfance malheureuse à la gloire dans les grands festivals comme la fête de l’Huma ou Avignon, a souffert d’une invisibilité médiatique due à son engagement politique. Passée par hasard par la case Yéyé, elle crée très vite avec Moullet le groupe Alpes et leur collaboration fructueuse peut être comparée avec celle de Brigitte Fontaine avec Areski. Brian Eno a rêvé toute son enfance d’avoir un magnétophone. A l’école des arts, il veut « sculpter la musique ». La légende dit qu’il a fait écrire comme profession sur son passeport « non-musicien ». Il se retrouve chargé du son et des effets spéciaux dans le groupe mythique Roxy music, qu’il quitte en 73. Il va alors enchaîner les collaborations et les projets dingues tout au long de sa vie, jusqu’à créer la légendaire musique d’ouverture de Windows 95. Suivent Julie Tippetts, Björk, Wesley Willis, Gilbert Artman et bien d’autres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome d’Underground est sorti en 2021 avec une couverture rouge criarde et des mini biographies de Moondog, Brigitte Fontaine, the Cramps, Lydia Lunch, Poison Idea. Des icônes planétaires et des génies méconnus. Ce tome 2 est dans la droite ligne, avec une couverture forcément verte et une liste hétéroclite, Betty Davies côtoyant Erik Satie, Björk Ennio Morricone, Anne Sylvestre Fela Kuti et un bon nombre d’illustres inconnus qu’on salive à l’idée de découvrir. Arnaud Le Goff et Nicolas Mogg, qui n’ont pas dormi depuis cinq ans puisqu’ils ont notamment commis une anthologie du punk (Vivre libre ou mourir) tout aussi encyclopédique, livrent une nouvelle fois un travail tout à la fois agréable à lire, car aéré, mobile, avec des portraits courts, de cinq à six pages maximum, avec des illustrations à l’encre noire qui mélangent le portrait, l’allégorie, la caricature. On découvre des artistes, on en redécouvre d’autres, comme Anne Sylvestre ou Ennio Morricone, en tout cas sous des éclairages nouveaux qui nous les font aimer encore davantage. La part belle est donnée aux femmes, ce qui n’est pas négligeable dans ces temps de recrudescence masculiniste, pour montrer que la musique n’est pas une question de sexe, mais de bulbe, de cœur et de tripes. Une livre à picorer, tranquillement, à côté d’un magnétophone, bien entendu.