L'histoire :
Dans le restaurant de la Tour Montparnasse, Poma rencontre le commandant Christian Prouteau, fondateur et premier commandant du GIGN, pour évoquer l’histoire prestigieuse de ce groupe d’élite entre 1976 et 1983. L’ex-militaire revient sur les éléments de contexte qui ont conduit à des exercices d’entrainement tel que celui de la grenade. Il consistait à se passer de mains en mains une grenade dégoupillée. Il ne s’agissait pas d’un jeu inconscient mais d’un exercice avec une réelle utilité. Dans les années 1970, les preneurs d’otages tenaient bien souvent dans leurs mains une grenade dégoupillée qui leur donnait la garantie que les forces de l’ordre n’allaient pas intervenir. Une grenade mettant entre 5 et 7 secondes avant d’exploser, il fallait pour les militaires connaître la distance maximale qu’ils pouvaient parcourir afin de la jeter au loin.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 2nd volume consacré au GIGN (créé en 1973) couvre la période allant de l’intervention de Djibouti, qui a valu la reconnaissance du groupe, jusqu’au départ du charismatique commandant Prouteau en 1983. Cette BD reportage est une longue interview du militaire qui ne tarit pas d’anecdotes sur les innombrables interventions en France ou à l’étranger d’un groupe dont même les russes ont voulu connaître les techniques. Cet album revient sur les difficultés qu’a pu rencontrer le groupe dans ses débuts, comme l’approvisionnement de cartouches ou la dotation de lunettes de tir, de véhicules, etc. Prouteau, qui agaçait, n’avait pas toujours le soutien de sa hiérarchie et fera preuve de culot pour accéder à ses fins et permettre à son groupe d’être reconnu. L’ancien militaire évoque également d’autres événements qui l’ont marqué ou qui ont participé à l’évolution et à l’étoffement des missions du GIGN. Cet échange avec un officier loquace donne parfois lieu à des digressions historiques. Evidemment, les interventions marquantes, parfois spectaculaires, de l’histoire du GIGN sont également relatées dans le détail. On mesure ainsi la polyvalence de ce groupe, son courage et son sang-froid. Le militaire rend également hommage aux hommes morts à l’entraînement. Cet ouvrage volumineux de près de 200 pages est à la fois didactique, captivant et se lit comme une BD d’action. Poma, qui est scénariste et dessinateur, sert un dessin réaliste, encore perfectible, mais qui ne gâche en rien le plaisir de lecture. Un troisième et dernier volume est d’ores et déjà annoncé.