L'histoire :
Après avoir choisi l’un des nombreux personnages proposés, vous vous réveillez dans une petite crypte, perdue au cœur d’un vieux cimetière enfoui dans la forêt. Étrangement serein dans cet environnement morbide, vous commencez à explorer les lieux. Dans l’une des tombes, une arme repose encore entre les doigts osseux de son ancien propriétaire. Elle représente un crâne ailé. À vous de décider si vous oserez la lui arracher. En gravissant les hauteurs du cimetière, vous croisez un chevalier solitaire. Inoffensif, il vous observe mais ne vous retient pas. Vous poursuivez alors votre chemin, jusqu’à découvrir un passage secret dissimulé sous une dalle, menant aux catacombes. Là, dans les entrailles sombres et étroites, mille dangers vous attendent. Mais aucun n’est aussi redoutable que le Champion de la Puanteur, une abomination grotesque formée des restes d’innombrables cadavres. Gardien des lieux, il bloque la sortie. Il vous faudra le vaincre si vous espérez continuer votre mystérieuse quête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ovni littéraire, Vermis est une créature à part. Ni vraiment bande dessinée, ni livre dont vous êtes le héros, ni même manuel de jeu de rôle, ce faux guide joue sur les codes pour mieux nous perdre. Ce que l’on tient entre les mains ressemble à une notice de jeu vidéo oubliée, échappée d’une époque révolue, celle des consoles 8 et 16 bits. Sauf que le jeu en question, Vermis, n’a jamais existé. Et c’est là toute la force du projet : il s’inscrit dans cette mouvance étrange et captivante des « creepypasta », ces légendes urbaines d’Internet qui prennent la forme d’histoires horrifiques prétendument vraies. On pense à des cartouches maudites, à des films hantés, à des objets numériques qui n’auraient jamais dû voir le jour. Vermis s’invente une existence, un passé, un bestiaire, des secrets… et réussit à nous faire croire qu’on aurait pu y jouer, adolescent, dans une chambre sombre. Graphiquement, c’est un véritable tour de force. Le style pixel art reprend fidèlement l’esthétique des jeux des années 80-90, mais l’auteur y injecte une ambiance malsaine, poisseuse, presque cauchemardesque. Le monde de Vermis est peuplé de créatures difformes, de décors en ruine, de symboles occultes. Chaque page déborde de détails morbides, comme si l’enfer avait été compressé dans une cartouche de jeu.
