parution 29 mai 2020  éditeur Ilatina  Public ado / adulte  Mots clés Historique

Alvar Mayor

Les cités légendaires

Créé en 1976 dans la revue argentine Skorpio, et découvert en France en 1983 dans la collection Pilote de Dargaud, Alva Mayor a quelque peu souffert d’un unique album broché. Un récit pourtant fondateur d’Enrique Breccia, fils d’Alberto.


Alvar Mayor : Les cités légendaires (0), bd chez Ilatina de Trillo, Breccia
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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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©Ilatina édition 2020

L'histoire :

Alva Mayor est le fils d’un cartographe du conquistador Pizarro. Un des premiers espagnols nés sur le nouveau continent, connaissant très bien les chemins et forêts de ce pays sauvage. Accompagné de son ami indien Tihuo, et connaissant bien les coutumes locales, il propose ses services aux nobles souhaitant se lancer dans des expéditions à la recherche de l’or des incas. De l’Eldorado à la cité de Trapalanda en Patagonie, tous deux vont devoir affronter la jungle, la mer déchainée, et la folie des hommes, tout en jouant avec la magie et les rêves, inhérents à ces contrées pétries de croyances et de légendes. Si l’or est néanmoins un précieux métal qui fait tourner la tête aux hommes, les belles femmes se trouvant aussi sur leur passage ne seront pas en reste...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Déjà, en 1976, Enrique Breccia (qu'on a dernièrement apprécié dans Les Sentinelles auprès de Xavier Dorisson), faisait montre d'un talent immense. Son dessin puissant, issu d'un classicisme imparable, dégage, grâce à un encrage aux aplats noir et blanc impeccablement équilibrés, une beauté et une évidence qui sautent aux yeux et surprennent à chaque page. De quoi l'imposer parmi les plus belles réussites des années 70, qui ont pourtant vu passer bien des maîtres (on pense à John Buscema, Barry Winston Smith, Gene Colan…). D'ailleurs, Enrique Breccia a lui-même pu influencer le milieu des comics, à l’occasion de son superbe passage sur Swamp Thing aux côtés d’Andy Diggle en 2004. Cependant, les histoires courtes du Collectionneur de Toppi, plus anciennes et en noir et blanc, viennent davantage à l'esprit ; tout comme celles, un peu moins connues, du Gardien de phare de l'espagnol Joan Boix. Ces histoires courtes de 12 pages montrent notre héros désabusé, Alvar Mayor, aux prises avec la dure réalité de son époque et de ses contemporains, ou de la magie parfois. Elles procèdent du même usage du fantastique, de l'onirisme, de l'étrange, pour décrire des événements souvent tirés de faits historiques. Alvar Mayor, le bel hidalgo, est cependant ami avec un indien. Il est un symbole fort de sa particularité dans ce siècle établi en grande partie sur les principes du sous-homme pour les peuplades autochtones. Le duo permet de faciles rebondissements, l'un étant toujours là pour aider l'autre, ou le rappeler à ses devoirs. Quoi qu'il en soit, toutes ces histoires – 180 pages inédites complètent les histoires déjà connues – montrent une image peu reluisante d'une société colonialiste, percluse de certitudes et gangrenée par la folie de l'or et du profit. Un contexte historique bien commode pour dénoncer d'autres époques, sur le même continent. Enrique Breccia avait de qui tenir, mais il a su efficacement produire, à l’époque, une série personnelle réjouissante et prenante, tant au niveau scénaristique, grâce à ses ambiances à la Robert E. Howard, qu'historique. On ne remerciera jamais assez le nouvel éditeur ILatina pour permettre cette redécouverte patrimoniale et artistique de premier choix.

ISBN 9782491042042