L'histoire :
A la mort accidentelle de leur père, un homme érudit et progressiste, à Amboise, Jeanne et Aloïs ont été confiés à leur oncle et tante, un couple sévère, austère, cruel et intransigeant sur la religion et les convenances. Les voilà déracinés à Paris, avec un virage à 180° de leurs destins, radicalement opposés à leurs valeurs. Ainsi Jeanne n’a plus le droit de lire de livres et se retrouve promise à un mariage forcé avec le fils du nouveau patron d’Aloïs, un artisan tisserand. Le frère et la sœur font mine de se résigner, mais ils ourdissent un plan d’évasion de cet enfer. Ils apprennent que le troisième membre de leur clan des salamandres, leur ami Colin, qu’ils ont dû laisser à Amboise, est recherché là-bas pour meurtre. Ils n’en croient évidemment rien ! Or voilà que Colin, en fuite, les retrouve à Paris ! Aloïs propose aussitôt de cacher Colin dans sa piaule, ce qui n’est pas évident étant donné qu’il est quasiment réduit au travail forcé de l’aube jusqu’au crépuscule devant une machine à tisser dans une cave. Or deux brigands ont également quitté Amboise pour Paris, afin de retrouver Colin qu’ils prennent pour le meurtrier de leur boss…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome nous avait présenté des orphelins enfants, embarqués sous la Renaissance et dans l’ombre de Léonard de Vinci et François 1er, dans des aventures familiales rocambolesques et légères. Le style de dessin d’Emilio Urbano et Manuele Razzi est très logiquement influencé par la charte Disney, version Le bossu de Notre Dame : les deux italiens sont issus de la Disney Academy de Milan et ont travaillé pour différents animés des studios. Ce second tome se poursuit sur le strict même mood : le dessin rond, coloré et très dynamique dans les profondeurs, les mouvements et le découpage, se met au service d’une aventure simple, manichéenne et caricaturale, mais tout de même empreinte d’une volonté d’immersion historique. La scénariste Virginie Demay rallie de manière un peu artificielle les points clés sociaux et les avancées artisanales de la Renaissance : création de l’imprimerie, des métiers à tisser, usines à papier, réseaux fluviaux, joug de la religion, convenances sociales, brigands et troubadours de rues… La quête initiatique avant-gardiste – d’indépendance et de liberté – emmène nos héros foncièrement attachants et toujours emplis d’enthousiasme d’Amboise à Paris, puis de Paris à Lyon, avec moult rebondissements, obstacles et retournements de situations « faciles » sur leur chemin. L’aventure jeunesse séduira surtout son jeune public pour son dessin lumineux et rayonnant.