L'histoire :
Christian, un fermier désabusé par la monotonie de sa vie agricole, retrouve soudain un but lorsqu'il apprend qu'une équipe d’amateurs aura la chance de participer au célèbre Tour de France avec une belle prime à la clé, s’ils parviennent à franchir la ligne d’arrivée. Soutenu par sa mère Maria, au tempérament explosif et à la créativité douteuse, il se lance dans cette aventure improbable. Maria recrute une bande de bras cassés du village et, armés d’une bétaillère décorée d’un énorme fromage, ils prennent la route, bien décidés à prouver qu’eux aussi peuvent aller jusqu’au bout. Mal préparés et dépassés par l’événement, ils peinent à suivre le rythme… jusqu’à ce que Maria décide de prendre les choses en main. Déterminée à faire gagner son fils, elle déploie des stratégies aussi folles qu’illégales : montrer ses fesses pour déconcentrer les cyclistes pros, bloquer les routes secondaires menant aux caves viticoles pour éviter les tentations, ou encore détourner les pelotons vers des falaises en leur indiquant la mauvaise direction… Avec tous ses efforts réussiront-il à finir la course et à empocher le gain ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Est-ce drôle ? Si l’on a un humour rustre, grossier et désuet, peut-être. Pour les autres : s’abstenir. Cette bande dessinée est clairement à but lucratif. Elle peut plaire au vieux tonton, à pépé ou à toutes les personnes qui apprécient l’humour franchouillard, chargé en stéréotypes, en gags lourds et en blagues de vestiaire. On y retrouve les figures convenues du genre : la mère autoritaire et délurée, le fils benêt et soumis, les acolytes déglingués, les stratagèmes grossiers censés déclencher l’hilarité. Tout y est ! Même l’apparition des fesses. L’auteur, Frédéric Coicault, spécialiste de la caricature et des bandes dessinées d’humour, adapte en bulles le célèbre duo comique rural, qui se lance ici dans une improbable aventure cycliste à travers les routes du Tour de France. Il connaît son public, maîtrise ses codes, et en use sans retenue. Son trait, expressif mais excessif, aligne des visages grimaçants, des postures démesurées et une mise en scène surchargée. Visuellement, le style colle parfaitement au ton. Le dessin est tout aussi vulgaire que les gags : caricaturaux et dénués de subtilité. Par contre, le récit est bien construit et l’intrigue plutôt bien menée. Il suit les différentes étapes du Tour de France, avec un rythme soutenu et ponctué de clins d’œil régionaux habilement insérés. Chaque escale devient prétexte à une référence gastronomique ou culturelle, apportant un ancrage territorial plaisant, qui évoque une forme de carte postale de la France. Ce soin porté à la construction du voyage, paradoxalement, rehausse le niveau. Cette bande dessinée n'a pas d'autre prétention que celle de divertir un lectorat acquis.
