L'histoire :
Marcel est de retour à Combray-sur-Mer, où il a passé de si douces vacances lorsqu’il était enfant. Hélas, il est aujourd’hui très malade, il tousse du sang, il sait qu’il va bientôt mourir. Emprunt de nostalgie, il descend du bus et prend le chemin pédestre de la maison de sa grand-tante Léonie. A l’extérieur, le vent emporte les feuilles mortes. A l’intérieur, dans la cuisine, il retrouve sa boîte métallique d'enfance, dans laquelle sa tante rangeait les madeleines. Or, ô surprise ! Il en reste une à l’intérieur, d’apparence bien dorée, comme si elle sortait du four ! Marcel se souvient aussitôt de ses 10 ans. Il court alors dans le jardin, en essayant de faire décoller son cerf-volant, un jour d’été où… il n’y a pas une once de vent. Léonie exige qu’il mette sa casquette pour se protéger du soleil et elle lui demande d’aller chercher de la farine Daudet chez l’épicier, pour lui préparer des madeleines. Marcel s’exécute, non sans râler un peu. Chemin faisant, il est un peu embêté par deux marins pêcheurs, Charlus et Roto, qui tentent de l’embaucher à bord de leur chalutier ! Marcel se sauve. Hélas, l’épicier ne peut lui vendre de la farine Daudet, car le moulin du meunier ne peut plus tourner depuis la dernière tempête. Marcel repart avec un paquet de farine commerciale, Fish and Flour…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre est un indicateur éloquent du contenu de ce bel album, au dessin semi réaliste et aux douces aquarelles colorées, sorte d’hommage à la littérature jeunesse. En auteur complet, pour sa toute première BD, Yannick Hatton introduit le personnage de Marcel, adulte condamné par une maladie, qui se souvient avec tendresse de son enfance. Dès lors qu’il retrouve une madeleine (de Proust), la porte à souvenirs est ouverte, en un long flashback qui se mélange avec des rebondissements de fantasy ou d’aventure, voire oniriques. Marcel rencontre de fourbes marins pêcheurs (accordant une dimension écolo à l’aventure), puis une jeune fille fantôme (dimension ésotérique), puis une île tropicale imaginaire (oh, Peter Pan !), puis des enfants habillés en indiens, puis… Le transport dans les souvenirs de Marcel est emprunt d’une folle mélancolie et de pas mal de séquences extrudées d’œuvres entrecroisées et d’inspirations de fantasy jeunesse 100% inventées. Liste non exhaustive des références : A la recherche du temps perdu, Les lettres de mon Moulin, Peter Pan, Alice au pays des merveilles, Sa majesté des mouches… et pourquoi pas Mort à Venise. Hatton glisse aussi des clins d’œil à travers des affiches ou des titres de livres. Tout cela compose une longue aventure, globalement enchanteresse, tantôt un peu décousue… et hélas perturbée par de trop nombreuses fautes d’orthographe (dès le titre du 1er chapitre !) Dommage, car le format d’édition, avec une magnifique couverture toilée grand format, est top !
