L'histoire :
Le soldat Danwarth W.Pabel est fait prisonnier de guerre pendant le débarquement du 6 juin 1944. Comme beaucoup d’autres, il est transféré dans un camp de prisonnier, un « prisoner-of-war camps », sur le sol américain. La particularité de ces camps, c’est qu’ils sont gérés à l’intérieur par des SS. Ainsi, les prisonniers se côtoient entre pronazi et antinazi. Les tensions sont nombreuses et tournent souvent en défaveur de ceux qui sont contre le régime nazi. Le soldat Pabel ne supporte plus la propagande dans le camp des pronazi, qui encouragent les leurs à garder le moral. Il se fait d’ailleurs chahuter par des prisonniers de l’Afrika Korps. En effet, le soir venu, des hommes viennent le chercher afin de le conduire devant un tribunal un peu particulier. En fait, il se trouve face à face à son cousin Edwin, prisonnier comme lui, qui le met en garde contre son attitude antinazi. D’ailleurs, pour lui faire prendre conscience immédiatement de ce qu’il peut perdre, il lui montre le corps sans vie d’un soldat allemand. Celui-ci vient d’être pendu pour s’être montré déloyal envers le führer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nathalie Bodin présente ici un récit sur un aspect méconnu de la seconde guerre mondiale : les camps de prisonniers allemand aux Etats-Unis. En effet, pendant la guerre, une multitude de camps de prisonniers sont construits de la frontière du Canada, jusqu’aux portes du Mexique. Particularité : l’armée américaine surveillait, certes, mais laissait les SS gérer l’intérieur du camp. En auteur complet, Bodin narre la vie de son personnage, Danwarth Pabel, avec toutes les difficultés rencontrées en pareille situation. Ainsi, la tyrannie du IIIème Reich perdure dans les camps ; les prisonniers qui ont renié le parti se retrouvent dans des postures compliquées pouvant mener à la mort. A l’aide d’un dessin au fusain, elle donne une atmosphère proche des vieux films de guerre en noir et blanc. Son graphisme réaliste et crayonné retranscrit ainsi l’atmosphère de l’époque. Le périple de ce prisonnier démarre dans un camp, passe par la ville de New York et se poursuit jusqu’en Allemagne occupée. L’auteur met en avant les valeurs de cet antinazi, qui va devenir un maillon de la future reconstruction allemande. Pour compenser avec une touche de légèreté nécessaire, c’est aussi l’amour qui va motiver cet homme à se sortir de sa situation. Cette fiction pleine d’espoir insiste sur le sort et les représailles qui étaient réservés aux allemands opposés au régime nazi.