L'histoire :
Dans un collège de campagne, le jeune Bobby Pignolet subit les humiliations quotidiennes de certains de ses camarades. En effet, ils le traitent de pédé, lui crachent au visage et finissent par le rouer de coup. Quelques années plus tard, Bobby quitte sa campagne pour la ville, afin de commencer un travail en tant que vendeur dans la librairie de monsieur Jean Detalminil. Il est content d’avoir décroché ce travail, car il va enfin pouvoir aller vers les gens et prendre confiance en lui. Quelques semaines plus tard, il fait la connaissance de la fille de son patron, Victoire, avec laquelle il se lie d’amitié. Son patron l’invite justement à passer le dimanche avec eux dans leur villa familiale. Il découvre alors un monde nouveau, celui d’une famille équilibrée où la culture tient une place importante. A cette occasion, Bobby fait plus ample connaissance avec Vic'. A tel point qui l’est de nouveau invité pour le dimanche suivant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hugues Barthe présente ici un roman graphique majoritairement en bichromie vert-de-gris, rehaussé accessoirement de deux uniques touches de couleurs, le rose et le rouge. Il raconte les aléas d’un jeune homme issu d’une famille difficile et défavorisée, Bobby Pignolet, au cours d'un parcours de vie atypique. Ce dernier a en effet décidé de rompre avec son milieu pour construire sa vie en ville. L’auteur met d’abord en avant le contraste entre le monde rural arriéré et celui de la ville plus cultivé. Au cours de l'enfance difficile du personnage, ce dernier n’a pu compter que sur lui-même pour s’en sortir. Il s’appuie dès lors sur les aides trouvées dans sa nouvelle vie en oubliant l’essentiel au passage : son rêve de gamin, qui lui a donné la force de s’en sortir, de devenir un jour écrivain. Ce personnage sensible s’est donc cultivé lui-même, notamment à travers la lecture, mais aussi dans la solitude. Sa famille reste néanmoins un boulet omniprésent. A l’aide d’un trait de dessin simple, l’auteur développe des personnages aux têtes rondes. Plutôt rigide et sans grand dynamisme dans les mises en scène, ce style de dessin peut être gênant lors de la lecture. La narration relève heureusement le niveau et permet d’emmener le lecteur au bout de la chronique sociale.