L'histoire :
Dans un futur proche, Denis et Liz participent à un séminaire où sont réunis des dizaines d’autres couples qui, comme eux, ont un désir d’enfant. Car pour éviter les éducations merdiques, dans cette société de demain, il faut passer un permis pour avoir le droit d’enfanter ! A table, ils tentent de calmer leur ami Jacques qui a déjà tenté 3 fois de décrocher le permis avec son compagnon olivier… en vain ! Denis, lui, est hyper confiant car il a une méthode de développement personnel infaillible : face à l’adversité, il faut toujours rester positif et sourire. Sur scène, l’animatrice enjoint l’assemblée à télécharger la nouvelle appli qui les aidera à rester zen face au permis de bébé : Sérénité. Le soir venu, dans leur chambre, Liz tente de paramétrer l’appli, mais ça l’énerve. Là encore, Denis arrive à la calmer et elle lui annonce que… elle est déjà enceinte ! Il va donc leur falloir réussir le permis du premier coup et obtenir un avenant. Mais en attendant, la formation leur impose des stages de mise en situation en compagnie d’un papi et d’une mamie. On les conduit ainsi chez un couple de petits vieux qui les accueillent avec une jovialité exacerbée. Ces derniers ont même prévu un faux bébé pour faire semblant. Liz reste dubitative et enchaine les catastrophes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand on constate l’abandon des responsabilités de certains parents démissionnaires, le concept de « permis de parentalité » mérite peut-être d’être posé. C’est en tout cas l’idée astucieuse de cette chronique sociale d’anticipation scénarisée par Joseph Delhomme et dessinée par Oéane Jeanty à l’aide d’une griffe ronde, stylisée et joviale, complétée par une colorisation de teintes bien moins fades qu’en couverture. Liz et Denis veulent devenir parents, mais ils ont un peu grillé les étapes : Liz est déjà enceinte ! Ce qui lui met une pression supplémentaire : ils doivent réussir leur permis du premier coup, puis trouver un arrangement légal. Hélas, ce Permis n’est vraiment pas un examen facile. L’examen de passage est bourré de pièges et il leur faut donc vraiment bosser et se préparer en amont à l’aide de documentations, d’applis spécialisées, de stages et de faux papi-mamie ! Doublement hélas : au premier tiers de l’album, il se passe quelque chose que nous tairons ici pour ne pas divulgâcher, mais qui redistribue radicalement les cartes. L’ambiance globale n’est pas trop à la SF : le contexte est finalement assez proche de notre présent, avec une légère tendance à l’utopie… mais progressivement, l’orientation du récit vire à la dystopie, finalement classique dans le registre. Cette histoire surfe de manière plutôt fun, avec une légère tendance aigre-douce, sur le concept de permis de parentalité, en adoptant des choix narratifs parfois extravagants (le cobaye lors de l’examen de passage !), qui frôlent le délire.
