parution 06 mai 2011  éditeur Le Lombard  collection Signé
 Public ado / adulte  Mots clés Guerre / Historique / Sentimental

La Douceur de l'enfer T1

Parti en Corée pour honorer la mémoire de son grand-père, tué au front un demi-siècle plus tôt, un jeune homme découvre un secret de famille. Première partie d’un diptyque entre devoir de Mémoire, quête de soi et onirisme…


La Douceur de l'enfer T1, bd chez Le Lombard de Grenson
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Le Lombard édition 2011

L'histoire :

Billy Summer, un jeune adulte habitant San Francisco, connaît une passe un peu difficile avec sa petite amie Emily. Croyant lui faire une belle surprise, il lui annonce qu’il va racheter un vieux phare, romantique, à l’écart de la ville… Mais Emily est jeune, elle se refuse à une vie d’isolement et lui apprend dans le même temps qu’elle vient de perdre l’enfant qu’elle portait. Billy perd ses illusions. D’autant plus qu’il apprend dans la foulée que sa grand-mère Martha a eu un malaise et qu’elle se trouve dans un état critique à l’hôpital. Martha est tout pour lui : elle l’a élevé et éduqué à la mort de ses parents et de sa petite sœur dans l’incendie de leur maison. Sur son lit de mort, Martha insiste pour que Billy renoue avec ses racines familiales, notamment avec ce grand-père qu’il n’a jamais connu et pour cause : il a disparu il y a 52 ans, lors de la guerre de Corée. La veille du malaise de Martha, des militaires étaient venus lui annoncer que la dépouille de son mari venait enfin d’être retrouvée et identifiée, près d’un fleuve, lors de travaux d’une ligne de chemins de fer. Martha demande à Billy de se rendre à Séoul à sa place, à la cérémonie d’adieu que l’armée organise en l’honneur des vétérans tombés sur le front de Corée. En pleine remise en question, Billy accepte, évidemment. Avant de partir, il fouille parmi les vieilles photos et les lettres précieusement conservées de sa grand-mère et découvre la tragédie de cette guerre. Il est aussi troublé par des souvenirs douloureux qu’il reflue au plus profond de lui. Ces émotions sont pourtant loin de ce qu’il va découvrir en Corée…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

C’est au retour d’un voyage en Corée qu’Olivier Grenson a eu l’idée d’une histoire qui réhabiliterait, dans notre mémoire collective, cette « guerre oubliée ». Néanmoins, si la guerre en elle-même et la transmission de la Mémoire servent ici de trame de fond, ils ne sont pas précisément le cœur du sujet de ce premier tome. Le véritable propos s’intéresse aux drames personnels d’un jeune homme, tiraillé entre des souvenirs douloureux, des sentiments meurtris, des secrets de famille et des révélations choc. Pour Grenson, la nature du secret importe moins que l’idée centrale de s’en débarrasser (en l’enfouissant ou en le révélant). Ici, le héros Billy en étouffe un, tout en cherchant à en percer un autre, qui lui tombe dessus en fin d’album comme un coup de théâtre. Pour la première fois en tant qu’auteur complet (une démarche qu’il s’est forcé à tenir), Grenson fait honneur à la « bonne école » de Jean Dufaux (partenaire sur Niklos Koda). L’auteur se montre habile scénariste dans le registre particulier du souvenir, qui est l’occasion pour lui de livrer des planches empruntes d’onirisme. Le héros se souvient en effet de sa faculté merveilleuse et imaginaire de s’envoler, lorsqu’il était enfant, comme pour s’absoudre d’une réalité trop lourde à assumer. Peut-être juste, son dessin réaliste est-il moins léché, plus « rapide », que sur sa récente Femme accident ? Cela ne gène toutefois en rien la fluidité du récit. La narration se montre patiente, lente et non linéaire, étayée par des flashbacks. La lecture de vieilles lettres sont également l’occasion de focaliser sur la guerre en elle-même. Le feu purificateur et rédempteur (celui de la guerre, du mystérieux incendie de son enfance, de l’immolation de la grand-mère) est un élément graphique récurrent qui permet aussi au héros de se ressourcer (tel le phénix). Naturellement, cette première partie de diptyque profonde et accrocheuse, prend place au sein de la collection de prestige Signé du Lombard…

voir la fiche officielle ISBN 9782803628100