L'histoire :
La célèbre cantatrice antillaise « Bérézina » est revenue vivre en sa luxueuse propriété de la Malibran, remplie d’animaux exotiques, après la mort du père (poignardé par des mafieux !) de ses enfants, Donovan, Solène et Lalou (la petite dernière, trisomique). La famille vient juste d’engager un nouveau couple de domestiques, les Vogelpick, sans savoir qu’ils sont des escrocs en quête du trésor qui se trouve dans le coffre-fort de la Bérézina. Sissi, la fille des Vogelpick, de l’âge des enfants, se retrouve en quelque sorte intégrée naturellement à la famille. Elle-même, prénommée Sissi, ignore qu’elle est adoptée par les Vogelpick qui l’avaient kidnappée, lorsqu’elle était bébé ! Mais ses parents, riches producteurs de cinéma, étaient aussitôt décédés dans un accident d’avion et n’avaient donc pu s’affranchir de la rançon. Aujourd'hui, Sissi et les 3 enfants de la Bérézina bénéficient donc de l’enseignement très particulier des Vogelpick : apprendre à crocheter des serrures, à escalader des murs, à jouer les pickpockets… Dans ce contexte, la Bérézina reçoit la visite de Nonno Aurelio, son truculent impresario. Celui-ci vient organiser avec sa diva le projet de concert en mondovision « Arias in the air », à 40 000 pieds d’altitude. La Bérézina lui laisse alors entendre qu’elle est peut-être de nouveau enceinte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Zidrou est tout de même un scénariste exceptionnel, capable de vous faire accepter les aventures les plus incroyablement rocambolesques qui soient. Sa famille Bonaventure est totalement dysfonctionnelle et foutraque, mais tous sont heureux de vivre des évènements singuliers en cascade, comme la routine du quotidien. Les enfants, leur mère et leur entourage ont surtout un seuil de résilience et de tolérance bien plus élevé que l’ordinaire. Et le jeu du suspens, qui intercale des séquences flashback, qui ne trouveront leur explication que plus tard, se révèle diablement efficace et truculent. Résumons : la famille vit dans une luxueuse propriété, où habitent aussi tout un tas d’animaux exotiques (DANS la maison, sans cage) : autruche, puma, tortue, boa, wombat, kangourou, perroquets… Leur père (un coureur) vient de mourir poignardé par des mafieux qui veulent récupérer un mystérieux pendentif, un cube bleu, qui se trouve désormais attaché au cou de la Bérézina. Un couple de bandits leur sert de domestiques, qui convoitent le « trésor » de la Bérézina. Leur fille adoptive Sissi, aussi blonde que les 3 autres sont métis, se retrouve intégrée à la famille. Mafieux, opéra, bastons, braquages, révélations familiales… Tout s’entremêle dans un opus une nouvelle fois très rythmé, qui se déroule quasi intégralement à la Malibran (la propriété), par contraste avec le premier tome qui nous emmenait d’aéroports en aéroports. Le trait semi-réaliste de Hamo se révèle on ne peut plus idoine pour ce registre. Le dessinateur est à l’aise en toutes circonstances, notamment sur l’expressivité des personnages, les décors, les cadrages et le rythme du séquençage – et aussi pour le double autoportrait dans la dernière case de la p.50. Espérons qu’il y ait un lectorat pour suivre cette série de qualité et grand-public, « à l’ancienne », sur le long terme ! Car Zidrou a diablement ficelé les détails de son univers, et il en a encore pas mal sous le pied.