parution 24 février 2023  éditeur Le Lombard  collection Signé
 Public ado / adulte  Mots clés Guerre

Latah

Dans l’enfer du Vietnam, en 1965, des militaires américains chargés de baliser les zones à détruire au Napalm, se retrouvent retranchés face à une entité meurtrière, le Latah qui libère toute la souffrance et la rage accumulées par son peuple.


Latah, bd chez Le Lombard de Legrain
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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L'histoire :

Sortant d’une fumée de balisage rouge, une escouade de l’armée américaine s’éloigne rapidement dans la jungle inhospitalière du Viêt Nam. Après l’appel radio, deux bombardiers d’appui tactique de type A-1 Skyraider déversent sur la zone leur bombe de Napalm. Dans un souffle, le feu des enfers se répand, anéantissant tout sur son passage. Dans les rangs de l’unité, les relations sont tendues et certains reproches ne sont pas loin de mettre le feu aux poudres. Chacun cache un obscur vécu commun, une sombre histoire dont chacun a été le témoin et que le danger qui les menace tient enfoui au plus profond d’eux. Les différents checkpoints sont franchis sans résistance des troupes Viet Kong. Les nerfs des hommes sont mis à rude épreuve, mais le charisme et l’autorité du sergent sont suffisants pour maintenir l’ordre. Alors qu’ils se dirigent vers une nouvelle zone à baliser, le soldat DeSoto saute sur une mine. S’ensuit un feu nourri de l’ennemi. Le petit groupe détient un équipement léger et ne possède pas l’armement nécessaire pour faire face à une attaque en nombre des opposants. Le repli est logique et deux combattants manquent à l’appel. La brume est épaisse et le froid se fait anormalement ressentir. De plus, les boussoles et le système de communication sont hors service. Dans leur fuite, l’équipe croise des militaires du front national de libération du Sud Viêt Nam atrocement mutilés. D’après une légende ancestrale, ce serait le Latha qui aurait libéré sa rage...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Latah est l'une des premières gifles graphiques et scénaristiques de ce début d’année. Thomas Legrain, dessinateur – et scénariste pour la première fois – plonge le lecteur dans l’enfer humide et inhospitalier de la jungle du Viêt Nam, en 1965. L’auteur donne à suivre une escouade chargée de baliser les zones à bombarder au Napalm. Il s’affranchit de la classique zone de front et laisse plus de place narrative pour exprimer la psychologie du groupe de soldats et le récit autour du Latha. Le mécanisme scénaristique est bien huilé, avec quelques rebondissements qui tiennent le lecteur en haleine jusqu’à la dernière planche. L'histoire est savamment développée et l’apparition du Latah, qui a un côté surnaturel, ne choque en aucun cas l’immersion très réaliste au sein de cette guerre. D’ailleurs, le terme « réaliste » reflète l’environnement graphique de l’album. Le trait est précis et détaillé. L’ambiance poisseuse et humide de la jungle est justement retranscrite. L’escouade est habilement dessinée et remémorera sans doute à certains lecteurs la série télévisuelle de la fin des années 80, L’enfer du devoir. Certaines planches sont violentes. L’auteur n’hésite pas à représenter les corps mutilés avec tripes et boyaux, rappelant de cette façon l'horreur de la guerre. Il serait injuste de ne pas relever l’excellent travail sur les coloris de Mikl, qui souligne toute l’intensité graphique de l’ouvrage. Le rendu en couleurs est en tous points somptueux. L’album sera aussi publié en noir et blanc, laissant dès lors un point d’interrogation sur le rendu graphique, car le travail de colorisation et son apport semblent fondamentaux. Ainsi, Thomas Legrain offre un récit dense, fort et intelligemment narré dans un écrin graphique superbe, magnifié par une formidable colorisation de Mikl. À lire absolument !

voir la fiche officielle ISBN 9782808205146

  • Sa note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

Ce qu'un autre en pense sur la planète BD :

Thomas Legrain signe une BD coup de poing, certainement une des meilleures que vous aurez l’occasion de lire en ce début d’année. Scénaristiquement parlant, Legrain est très influencé par la littérature et le cinéma de genre. Tout son récit transpire d’un amour sincère pour ces fascinations : l’horreur, le fantastique, le récit de guerre et, plus largement, pour la folk-horror (dont les plus beaux portes étendards sont Midsommar de Ari Laster et The Wicker man de Robin Hardy au cinéma, Outlast 2 dans le jeu-vidéo mais aussi Adlivun dans la sphère de la bande dessinée). Ici, l’horreur est assimilée à un folklore, une croyance ancestrale présente pour punir les protagonistes, comme un châtiment divin voguant au-delà du réel. Les véritables menaces sont celles que l’on ne peut voir, que l’on peut uniquement sentir et ressentir. Une autre source d’inspiration nette est celle du Predator de John McTiernan (un des meilleurs films des années 80, si ce n’est un des meilleurs métrages de SF existant) avec le poids d’une menace indestructible traquant des personnes considérées elles-mêmes comme des chasseurs, les meilleurs existants. Les rôles s'inversent, le chasseur devient le chasser, et doit faire face à un danger mortel qui, plus que le Latah, est leur propre âme ternie par des années de combats et de traumas. Graphiquement, Legrain s’en sort également très bien. Sa ligne claire, simples, aux traits appuyés pour les personnages, fait ressortir toutes leurs angoisses, leurs peines et peurs. La jungle et les panoramas ne sont pas en reste, plongeant nos protagonistes dans un labyrinthe verdoyant où la menace n’apparaît jamais réellement. Un magnifique exemple de graphisme desservant l’écrit où l’invisible apparaît aux yeux de tous.