L'histoire :
Une plongée dans les coulisses de la justice à travers les âges, depuis ses origines divines jusqu’aux grandes affaires modernes.
1. Le jugement de Salomon. Jérusalem, au Xe siècle avant notre ère. Le roi David, mourant, exhorte son fils Salomon à gouverner avec sagesse. Devenu roi, celui-ci doit trancher une affaire délicate : deux femmes se disputent la maternité d’un même enfant. Pour révéler la vérité, Salomon ordonne qu’on coupe le bébé en deux et qu’on en donne une moitié à chacune. L’une des femmes accepte, tandis que l’autre, bouleversée, supplie qu’on épargne l’enfant et qu’on le confie à sa rivale. Salomon reconnaît alors en elle la véritable mère, dont l’amour se révèle plus fort que la possession. Ce jugement fondateur illustre la naissance d’une justice fondée sur la raison et l’empathie plutôt que sur la force.
2. Le procès de Socrate, à Athènes. Philosophe anticonformiste, Socrate invite les citoyens à interroger leurs certitudes et à rechercher la vérité par le dialogue. Accusé de corrompre la jeunesse et de ne pas honorer les dieux de la cité, il est jugé par ses pairs. Plutôt que de se défendre avec soumission, il répond par l’ironie et la logique, affirmant qu’il ne sait qu’une seule chose : qu’il ne sait rien. Jugé coupable, il refuse l’exil et choisit de mourir en respectant les lois de la cité. En buvant la ciguë, il devient le premier homme à préférer la mort à la trahison de ses convictions.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De la sagesse de Salomon au procès de Jésus, de Jeanne d’Arc à l’affaire Dreyfus, Jane Salmon-Fabiani et Philippe Bercovici convoquent les procès emblématiques de Socrate, Marie-Antoinette, mais aussi des affaires méconnues, voire insolites, comme celle de la « Truie de Falaise », jugée et condamnée comme un être humain au Moyen Âge. À travers ces récits, c’est tout un panorama de la justice qui se dessine, depuis son ancrage divin jusqu’à sa lente conquête d’indépendance et de rationalité. Dans la lignée de la collection L’Incroyable Histoire, chaque procès tient en quelques pages, claires et efficaces. Une belle première pour... Jane Salmon-Fabiani, avocate de formation, qui parvient avec justesse, à poser les enjeux, les faits et les conséquences sans jamais alourdir le propos (glissant au passage des traits d'humour bienvenus). On y apprend autant sur le droit que sur la nature humaine, sur la manière dont la culpabilité, la foi, la morale ou la politique ont, tour à tour, pesé sur le verdict. Le dessin de Philippe Bercovici, vif et expressif, donne à cette fresque historique une dimension à la fois sérieuse et légère. L’humour, glissé dans les expressions ou les bulles, allège la gravité du propos sans en diminuer la portée. On reconnaît d’un trait les figures célèbres et l’énergie du dessinateur des Femmes en blanc. En filigrane, cette galerie de procès éclaire une vérité intemporelle : juger, c’est toujours tenter de comprendre ce que l’humain a de meilleur… et de pire, au fin fond de ses entrailles.