L'histoire :
Ana et Bonnie sont deux jeunes scientifiques retenues prisonnières afin de construire une machine à voyager dans le temps. Leurs geôliers ne sont autres que des militaires voulant gagner la guerre grâce aux informations obtenues avec ce bond de 300 ans et qui constitues le projet ultra secret Hourglass. Mais nos deux amies ne sont pas les seules à travailler de force, car toutes les femmes scientifiques doivent participer à l’effort de guerre pendant que les hommes sont sur le front. Poussées par Diane et Carina, deux autres prisonnières, elles vont essayer de s’évader de cette prison dans une tentative désespérée qui verra Ana utiliser leur invention et se retrouver propulsée 300 ans dans le futur. Mais quand Ana, censée revenir de ce voyage, n’apparait pas, suite à une erreur de calcul, Bonnie va tout faire pour la sauver...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré son pitch alléchant, Houglass est une déception car il ne tient pas ses promesses, tant dans le déroulement du scénario que graphiquement. La faute probablement à une ambition trop grande. En effet, les série dystopiques se déroulant dans un futur proche en proie à un conflit mondial sont nombreuses, tant l’actualité nous fait redouter le pire à venir. L’idée donc qu’une machine soit créée pour voyager dans le temps et qu’on se retrouve dans un second temps plongé dans ce futur avec Ana est une bonne idée qui ouvre un champ des possibles. Cependant, le gros problème de Houglass réside dans son accumulation d’idées et de relations entre les personnages auxquelles on ne croit pas. En nous plongeant d’emblée et sans préambule dans ce monde futuriste sans contexte, le lecteur a du mal à comprendre les enjeux de ces conflits. En voulant parler de tout, on ne croit à rien. L’auteur aborde à la fois le patriarcat menant aux guerres et dictatures, les dangers de l’intelligence artificielle ou encore l’écologie, mais on se retrouve face à des simplifications scénaristiques qui rendent le tout peu crédible, car on se pose trop de questions : où sommes-nous ? Qu’est ce qui a provoqué cette guerre ? Pourquoi que des femmes scientifiques ? Pourquoi sont-elles prisonnières ? Que sont devenues les autres femmes non scientifiques ou le reste de la population ? Etc. Même le public visé est flou : c’est à la fois une série adulte par ses sujets et sa violence, mais à la fois young adult dans sa naïveté, son manichéisme et son style graphique. Même si on peut reconnaitre une maitrise visuelle, difficile d’accrocher au style visuel Cartoon networkesque propre à Dimitri Lernoud (absence de nez, grands yeux noirs, pas d’yeux du tout) tant pour les personnages qu’on distingue mal, que pour les décors, assez pauvres. Si l’on compare à Shangri-La de Mathieu Bablet ou plus récemment Avaler la lune de Lucie Castel, le résultat est sans appel : Hourglass ne convainc malheureusement pas. La faute peut-être à un récit trop court qui aurait mérité une série pour éviter ses raccourcies et autres trous scénaristiques.