L'histoire :
Solitaire de tempérament, Jervas Dudlex raconte qu’il est rêveur et un visionnaire. Depuis son enfance, il est plongé dans les livres et à force, il ne sait plus trop ce qui relève de la réalité ou de la fiction. Il se voit notamment se promener seul à travers une forêt inquiétante. Le serviteur de sa famille, Hiram, l’a pourtant mis en garde contre les dangers des lieux inquiétants… Mais à 10 ans, Jervas a déjà entrevu bien des choses monstrueuses des mondes normalement inaccessibles aux mortels. Sa promenade sylvestre l’amène jusqu’aux grilles de la villa des Hyde, qu’il peut apercevoir de sa fenêtre au loin, perchée sur la colline. Bien des années depuis que les flammes l’ont dévorée, après que la foudre s’est abattue sur elle. Les gens du village lui ont raconté que cet incendie, qui s’est déroulé au XVIIème siècle, a engendré un mort. Ils racontent aussi qu’avant ça, il se passait de bien drôle de choses à la villa. Des fêtes païennes, des soirée coquines, des messes noires… À l’intérieur de cette propriété, Jervas a trouvé une tombe en granit ancien, ternie et rongée par des siècles d’intempéries. Cette tombe le hante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’adaptation de cette nouvelle méconnue d’Howard Philip Lovecraft est certes fidèle et remarquable (comme l’indique l’amorce de la fiche de presse), si elle est « méconnue », c’est sans doute parce qu’il y a une raison : elle est un brin nébuleuse. L’écrivain américain qui a conjugué l’horreur démentielle et les dimensions cosmiques démoniaques dans L’appel de Cthulhu (1926) avait commis dans ses jeunes années (en 1917) cette nouvelle largement ésotérique et angoissante. On vous la fait courte : un jeune homme est hanté par un mausolée, au point de dormir dedans (ou du moins d’en avoir l’impression). Jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que c’est la sienne, d’une réminiscence du futur (ou en tout cas, un truc comme ça). Le fond est largement hermétique, il s’agit d’un prétexte qui se met entièrement au service de l’ambiance glauque. A travers cette adaptation réécrite par Bastian DD, au travers d’un narratif en voix off sans le moindre dialogue, Nino Cammarata joue donc avec des décors inquiétants, froids, nocturnes, morbides. Si les encrages profonds sur papier glacé se conforment au lugubre du texte, la narration ne fiche jamais vraiment les jetons… mais elle distille une odeur de mort qui laisse le sentiment macabre ad hoc.
 
    
             
             
             
     
                             
            
             
                            