L'histoire :
Hôtel Baja : Dans les sous-sols de l'hôtel Paradis , sous le parking, demeure le « rêveur ». Chaque nuit son « Anima » explore les moindres recoins de l'hôtel, à la recherche de quelqu'un de spécial, où celle-ci pourra s'incarner. Qui va hériter de cette « Anima » ? L'hôte sera-t-il le bon ?
Étoiles fugitives : Jules est chargé de la logistique sécurité à bord d'une station spatiale permettant les départs de vaisseaux intergalactiques où s'embarquent des milliardaires. A l'intérieur de l'hôtel permettant de patienter jusqu'au transit, il retrouve Elena, un ancien amour perdu de vue, qui est devenue une star internationale. La magie semble encore opérer de son côté. Aussi, pourquoi ne pas essayer d'embarquer comme passager clandestin grâce à une carte pro, afin d'aller vivre leur bonheur ensemble ? Rien ne va cependant se passer comme prévu.
Hôtel Paradis (encore) : Deux hommes qui ne se connaissant pas se croisent dans le couloir menant à leurs chambres. Ils échangent quelques minutes pour une question de porte ouvrant mal. Puis ils filent se coucher. Leurs rêves, hyper réalistes, les mettent en scène tous deux au sein de la guerre de tranchées. Quel est ce mystère ?...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La grosse créature araignée mutante arpentant le couloir d'un hôtel flippant, que l'on imagine un peu labyrinthique, nous rend cette couverture immédiatement sympathique. Le sommaire va t-il nous garder captif ou pas ? Hôtel Baja, de Salvador Sanz, révélé en France avec Mega aux éditions Ilatina, nous capture en tous cas dés la première case, grâce à son atmosphère fantomatique et le dessin rempli de formes mêlant cocons et entrailles. L'hôtel d'Etoile fugitives, de Daniel Blancou et David Ferracci, n'est pas sur Terre, mais il amène en premier ce décalage bienvenu, que la thématique, dans son acceptation large, va permettre. L'hôtel Paradis de Grégory Panaccione a une acceptation plus usuelle, même si les cauchemars que font deux résidents ramènent très vite le fantastique au cœur de leur récit. C'est le cas de Jerry Frisen et Afif Khaled dans Mizpah, Tonipah, où là encore, l'intérieur de l'hôtel cache des choses que l'on aurait préféré ne pas connaître. Il en va ainsi d'un sommaire constitué de 27 récits, tous bien ficelés et captivant, à de très rares exceptions, et d'où émergent quelques pépites, telles celles déjà citées, mais aussi : Villa Castagnola de Marvin Paval et Julien Nourel, Desert Lake Motel de Lola Owl et Iwan Lepingle, Voyage immobile d'Etienne Appert, les Ames Salées de Céline Colliot-Thélène dont c'est le premier scénario, et Joseph Callioni ; La somnambule d'Alexandre Kha (et Jean-Pierre Dufour aux couleurs), que l'on est bien heureux de voir dans Métal, ou encore Dark Polar de Philippe Scoffoni, ou Honey Moon Suite de J.R. Hughto et Curt Merlo. Les rubriques habituelles, chroniques bien senties de lectures, films ou jeux, cultes, ou les articles passionnant (les hôtels spatiaux, entretien avec Bilal à propos de Bunker Palace Hôtel, ou celui avec Winchluss ; l'interview de Shintaro Kago, mangaka d'horreur culte ; l'entretien avec John McTiernan au sujet de Die Hard, l'article sur Sam Peckinpah et le Murray Hotel, celui sur l'Overlook de Shining, et la rencontre avec l'autre mangaka Naoki Urasawa, complétant la donne. Cette thématique et sa couverture attiraient irrémédiablement. La lecture des 271 pages de cette nouvelle livraison atteint son but : nous garder dans sa toile.
