L'histoire :
En août 1820, l’inspecteur Nivôse Rochelle est appelé en urgence au cimetière du père Lachaise. L’un des fossoyeurs vient en effet de retrouver le cadavre d’un homme, le manchot Gustave Manou, ancien aide de camp de Bonaparte pendant la campagne d’Egypte. Manou est disposé dans une curieuse mise en scène au pied du cénotaphe dédié au mathématicien Gaspard Monge, qui a fait lui aussi partie de la campagne. Le macchabée a été égorgé, puis évidé de ses intestins, et enfin son visage a été entièrement enroulé d’un bandage, à la manière des momies d’Egypte. Dans la poche de la victime, Rochelle trouve un parchemin donnant rendez-vous à Manou à cet endroit précis la veille à 22h. Ce message se termine par le dessin d’un hiéroglyphe, une sorte de singe cerclé d’un cartouche. Rochelle propose aussitôt à son adjoint Victor Honoré – qu’il surnomme « Vidocq » – d’aller rendre visite à Vivant Denon, un égyptologue réputé, pour essayer de comprendre ce que signifie cette mise en scène. Ce dernier lui conseille d’aller rendre visite à Pascal Fouras, lieutenant retraité de Bonaparte. Les deux hommes mènent l’enquête dans le milieu de l’égyptologie en pleine mode, à l’époque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La trilogie Pyramides est parue chez feux les éditions Emmanuel Proust, entre 2004 et 2006. Il s’agit d’une œuvre de jeunesse de Didier Quella-Guyot en tant que scénariste et l’une des dernières de la coloriste et dessinatrice Sophie Balland. Œuvre « de jeunesse », dans le sens où la narration n’est pas toujours très fluide : l’intrigue conspirationniste est retorse à la base ; les dialogues sont verbeux et parfois nébuleux ; tandis que les cases sont très remplies, les perspectives régulièrement bancales ; et le découpage manque lui aussi de souplesse séquentielle. Pour autant, les auteurs fournissent un sacré boulot de reconstitution pour ce qui s’avère être un polar historique complexe, prenant ses racines à différentes époques et en divers lieux, frayant dans les milieux de la franc-maçonnerie et de l’égyptologie – sacrément à la mode au XIXe siècle. Le lecteur n’est invité en Egypte qu’à partir de la seconde moitié de l’intégrale, le principal de l’action se déroulant à Paris, dans des décors soignés et documentés, ainsi que des tenues vestimentaires très riches. On regrette que Nouveau Monde Graphic n’ait pas prévu plus d’espace de respiration autour des planches… et surtout une large marge au centre de l’album, car la reliure recouvre parfois les phylactères ou les détails en bords de cases. L’éditeur fournit en revanche un dossier final contenant une interview du scénariste revenant sur ses intentions et un tourist-tour photo des monuments parisiens d’aujourd’hui et d’hier dédiés à l’Egypte.