L'histoire :
En 1931, le jeune pilote d’avion Lloyd Fairbanks fait faire des tours aux touristes au-dessus du grand canyon. Mais la petite compagnie qui l’emploie n’a guère de moyens pour entretenir correctement le coucou qu’il pilote… et ses fuites d’huile ne ravissent pas spécialement les clients ! A l’atterrissage d’une balade aérienne qui a rendu furax le client, il s’engueule avec son patron, lorsqu’un rutilant Gee-Bee vient se poser à leur pompe à kérosène. Le pilote beau gosse qui en descend s’appelle Lowell Finley. En papotant, il propose à Lloyd de postuler pour entrer là où il travaille, à la Leixoil de Los Angeles. Lloyd ne tarde pas à y venir prospecter. Une semaine plus tard, il est accueilli par Lowell qui le présente au patron, Mr Reeds, un gros borgne rustre qui enchaine les cigares. Lloyd est embauché comme simple balayeur, mais ça lui va bien. Il nourrit l’espoir de progresser et de vivre de sa passion. Lowell lui loue une piaule et les lumières de la ville finissent de mettre des étoiles dans les yeux de Lloyd. Deux mois plus tard, ce sont d’autres étoiles qui laissent le jeune homme bouche-bée… quand il voit pour la première fois Liz Leixter, la fille du grand boss. Avec ses airs de grande dame, Liz est également pilote, à bord d’un magnifique Waco Taperwing…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En clin d’œil aux années 1930 qu’elle concerne, la nouvelle série de Romain Hugault se dévoile en avant-première au format des comics périodiques « Pulp ». Ce premier fascicule de 23 planches sera suivi de 3 autres, pour former au final un diptyque d’albums cartonnés. Il contient à la fin de fausses pubs vintage et une interview de l’un des héros de l’aventure. Bien qu'on comprenne le concept hommage de prépublication, il est quand même dommage de lire du Hugault sur un aussi petit format. Dès la première planche, en effet, on se (re)prend en pleine face la puissance réaliste de ce dessinateur devenu grand maître incontestable es-aventures aériennes de l’âge d’or de l’aéronautique. Nul ne lui contestera sa virtuosité pour mettre en l’air des coucous rutilants… et des protagonistes plus crédibles les uns que les autres, dans des décors chiadés comme jamais. Godspeed propose un parcours initiatique relativement classique, d’un jeune passionné et prodige d’aviation sosie de Leonardo di Caprio (impossible de le nier, tant c’est réaliste !). Le scénario d’Eloi Rousseau, historien de l’art et prof d’Histoire-géo, aurait certes parfois mérité plus de concision dans certains dialogues un peu bavards (c’est là sa première contribution au 9e art). Mais l’ensemble reste lisible et surtout très documenté, au service de la restitution d’une ambiance à la fois chic, cosy et vintage, dans le Los Angeles des années 30.