L'histoire :
Mazette ! Une nuit au Louvre, deux gardiens de service découvrent avec stupeur que la Joconde a disparu. À la place, un tableau où pose le Pitre, ce satané mystérieux criminel, un brin facétieux. Tandis que l’un des gardiens a été endormi on ne sait comment, l’autre constate le forfait : le plus célèbre tableau du monde s’est volatilisé. Quelques jours plus tard, dans le bureau du préfet Louis Lépine, c’est l’effervescence. Redoutant à la fois le scandale et l’effet d’entraînement auprès d’autres voleurs, le préfet choisit la discrétion. Pas question que la presse soit mise au courant : l’affaire doit être résolue au plus vite, dans le plus grand secret. Et pour cela, il convoque les seuls capables de tenir tête au Pitre par le passé : les Spectaculaires. Le criminel réclame une rançon de cent mille francs pour restituer le chef-d’œuvre, mais Lépine espère bien que ses enquêteurs improvisés sauront déjouer le chantage. D’autant que la toute jeune police scientifique, équipée d’appareils de mesure et de classification des criminels, leur apporte son concours. Petronille, de son côté, interroge sa sœur Domitille qui avait déjà porté le costume du Pitre par le passé. Mais celle-ci jure de son innocence : quelqu’un d’autre se cache cette fois derrière le masque. L’affaire se complique encore lorsqu’une semaine plus tard, l’Hôtel de la Monnaie est cambriolé à son tour. Le Pitre a frappé de nouveau, s’emparant d’or, d’argent et de pièces rares. Pour les Spectaculaires, le défi ne fait que commencer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Pitre signe son retour... Arnaud Poitevin et Régis Hautière poursuivent leur réjouissante série des Spectaculaires chez Rue de Sèvres. On retrouve tous les ingrédients qui font le sel de cette troupe d’aventuriers farfelus : des personnages hauts en couleur, des dialogues truffés de jeux de mots (poils au dos) et un rythme comique qui ne laisse aucun temps mort. L’humour, constant, se mêle à une intrigue menée tambour battant, dans une veine digne du feuilleton populaire ou des films d’aventures à l’ancienne. Ici, le Pitre revient en force, non plus en anarchiste, mais en capitaliste. Au secours, le clown veut se faire du flouze ! Héritier à la française du Joker, il impose son rire grinçant. Face à lui, les Spectaculaires oscillent entre maladresse et ingéniosité, mais leur énergie communicative finit toujours par emporter l’adhésion (poil au croupion). La réussite tient aussi à la profusion de références et de clins d’œil. Arnaud Poitevin s’amuse comme un gosse à convoquer une foule de caméos improbables – de Blake et Mortimer à Alain Delon, de Lucky Luke à Rantanplan, en passant par Bourvil et Jacques Villeret. Ce jeu des apparitions contribue à l’extrême jubilation de la lecture. En parallèle, le cadre historique est soigné par Régis Hautière : le préfet Louis Lépine, inventeur du concours d’inventions et figure marquante de la police moderne, incarne une époque où la criminalistique commence à se professionnaliser. Et que dire... de l'anecdote concernant l'homme un poil escroc qui a voulu vendre la Tour Eiffel en morceaux ! La série parvient ainsi à concilier légèreté burlesque et arrière-plan documenté, dans un équilibre réjouissant. Graphiquement, Poitevin déploie son trait souple et expressif, idéal pour passer de l’action débridée à la comédie. Ses personnages bondissent, gesticulent, se déforment, mais restent toujours lisibles et attachants. En somme, un nouvel épisode « comme c’est pas permis » : inventif, généreux et parfaitement rythmé, qui confirme que Les Spectaculaires est une série familiale incontournable, capable de séduire aussi bien les enfants que leurs parents.
