L'histoire :
Tôt le matin, tout le monde se retrouve à la frontière de la décharge pour attendre la livraison du jour. Mais cette fois, parmi les déchets habituels, un pillard fait une découverte inattendue : une jolie jeune fille blonde, évanouie, portant autour du cou un collier orné d'une imposante pierre précieuse rouge. Très vite, deux caïds, Duke et Cédric, se disputent la « propriété » de la mystérieuse inconnue. L’un souhaitant la prostituer quand l’autre veut demander une rançon. La tension monte et une bagarre générale éclate, pendant laquelle la jeune fille disparaît. C’est Igor, un petit garçon débrouillard et discret, qui a profité de la confusion pour la mettre à l’abri. Il la ramène chez lui, bien décidé à l’aider. À son réveil, la jeune fille, qui dit s’appeler Ruby, se montre capricieuse, méfiante, presque agressive. Mais Igor, plein de douceur et de patience, prend soin d’elle. Il veut simplement qu’elle aille mieux et qu’elle retrouve le chemin de chez elle. Mais dehors, le danger rôde, les hommes de main des deux gangs sont à leurs trousses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce deuxième tome (mais troisième récit), Petit Rapace livre une nouvelle histoire complète dans l’univers crasseux de Slum Kids. On y suit un improbable duo, Ruby, une jeune fille perdue au caractère bien trempé, et Igor, un petit garçon timide au grand cœur accompagné d’un rat absolument craquant. Ensemble, ils fuient les gangs et les vautours de la décharge, laissant malgré eux une traînée de cadavres derrière eux. Car sous ses dehors enfantins, Slum Kids reste un récit dur, sans fard, où la violence éclate sans prévenir. Comme dans le premier tome, quelques touches de fantastique viennent colorer le récit. Ici, Igor peut contrôler les rats en leur transmettant ses émotions via la musique. Un pouvoir poétique qui souligne l’étrangeté cruelle de ce monde où l’on croise le pire… mais aussi le meilleur de l’humanité. Le rythme est effréné, haletant, ponctué de rares instants de calme où la tension continue de couver, prête à exploser. Et c’est là toute la force de Petit Rapace, qui sait doser avec justesse la brutalité, l’émotion et la tendresse. On est secoué, ému, parfois attendri malgré les hurlements, les flingues et l’hémoglobine. Graphiquement, c’est toujours aussi maîtrisé, le trait est dynamique, foisonnant, empruntant au cartoon américain avec ses personnages ronds et expressifs, parfois mignons, ce qui rend encore plus saisissant le contraste avec la dureté du monde qu’ils traversent. Et chaque nouveau personnage qui entre en scène est plus stylé que le précédent. Un vrai défilé de gueules éphémères mais inoubliables.
